L'autonomie productive et alimentaire : les paysans kayambis entre agro-industrie et agroécologie (Equateur) - Anuario Americanista Europeo Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Productive and food autonomy : Kayambi farmers between agro-industry and agroecology (Ecuador)

L'autonomie productive et alimentaire : les paysans kayambis entre agro-industrie et agroécologie (Equateur)

Résumé

This social geography thesis examines the reorganization of peasant production and food autonomy in the Kayambi territory (northern Ecuadorian Andes), autonomy defined as the capability of peasants to choose their dependencies. Located near the capital city of Quito (2 million inhabitants), the Kayambi territory is marked by an altitudinal organization of environmental conditions.The first part of the thesis offers a historical analysis of the transformation of the Kayambian agri-food system since the Inca colonization based on a re-reading of the works of historians and anthropologists. Andean agriculture is the heir to an agrarian and food dualism founded five centuries ago on the latifundiary and small property structures of Spanish colonization. This agrarian system constitutes the base of a territorial agri-food system polarized by forms of agriculture as well as by forms of supply, processing, distribution and food behavior.The second part of the thesis gives an account of the contemporary recompositions of Kambian peasant production and food autonomy based on qualitative and quantitative interviews conducted with development actors (37 interviews) and peasant-eaters (110 studies of in-depth case studies on agricultural practices and 65 surveys on dietary practices ([“24-hour dietary recall” repeated 5 times and participatory observations]). The agrarian reforms (1964, 1973, 1976) freed the Kayambian peasantry from the pre-capitalist semi-servile, social relations of production. The latter thus gained land, production and food autonomy. However, the central hypothesis of this thesis is that most Kayambian peasants are increasingly economically, culturally, technically and politically dependent on agricultural and food capitalism and the food supply of an urban world. As a result, they have less control over their economic and social development and less capacity for self-criticism. However, several collective projects, in particular the agroecological project, allow the development of new practices and dialogue that counteract the growing dependence on the market both at the production and food level.
Cette thèse de géographie sociale examine la recomposition de l’autonomie productive et alimentaire paysanne dans le territoire kayambi (Andes septentrionales équatoriennes), autonomie définie comme la capacité des paysans à choisir leurs dépendances. Situé à proximité de la métropole de Quito (2 millions d’habitants), le territoire kayambi est marqué par une organisation altitudinale des conditions de milieux.La première partie de la thèse offre une analyse historique des transformations du système agri-alimentaire kayambi depuis la colonisation inca à partir d’une relecture de travaux d’historiens et d’anthropologues. Les agricultures andines sont les héritières d’un dualisme agraire et alimentaire fondé il y a cinq siècles sur les structures latifundiaires et minifundiaires de la colonisation espagnole. Ce système agraire constitue le substrat d’un système agri-alimentaire territorial polarisé par les formes d’agriculture ainsi que par les formes d’approvisionnement, de transformation, de distribution et les comportements alimentaires.La seconde partie de la thèse rend compte des recompositions contemporaines de l’autonomie productive et alimentaire paysanne kayambie à partir d’entretiens qualitatifs et quantitatifs conduits auprès d’acteurs du développement (37 entretiens) et de paysans-mangeurs (110 études de cas approfondies sur les pratiques agricoles et 65 enquêtes sur les pratiques alimentaires [« rappels de 24h » répétés 5 fois et observations participatives]). Les réformes agraires (1964, 1973, 1976) ont libéré la paysannerie kayambie des relations sociales de production semi-serviles précapitalistes. Celle-ci a ainsi gagné une autonomie foncière, productive et alimentaire. Cependant, l’hypothèse centrale de cette thèse est que la plupart des paysans kayambis connaissent une dépendance économique, culturelle, technique et politique croissante sous le joug du capitalisme agricole et alimentaire et de l’offre alimentaire d’un monde urbain. De ce fait, ils ont un moindre contrôle de leur développement économique et social et une moindre capacité critique. Cependant, plusieurs projets collectifs, notamment le projet agroécologique, permettent le développement de nouvelles pratiques et discours qui contrecarrent la dépendance croissante au marché tant au niveau productif qu’alimentaire.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03670827 , version 1 (17-05-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03670827 , version 1

Citer

Sonia Roman Valencia. L'autonomie productive et alimentaire : les paysans kayambis entre agro-industrie et agroécologie (Equateur). Géographie. Université Paul Valéry - Montpellier III, 2021. Français. ⟨NNT : 2021MON30063⟩. ⟨tel-03670827⟩
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