La maladie est-elle une réaction ?
Résumé
This article aims at examining the content and the maybe criticisable presuppositions of a certain, well-determined conception of disease, which can be found in the history and philosophy of medicine, the somatic as well as the psychic one, and which can be defined as follows: disease is not the very condition, but it is the reaction against the condition. It results from this conception that a symptom can be construed both as an organ and as an obstacle, that it is possible to distinguish between factual and fundamental registers of disease, and that one is able to rigorously build a concept of "breakdown". But this conception, which leads tantamount to making disease a means towards health, finds it very limitations in such implicit finalism and optimism.
Cet article a pour but d'examiner le contenu et les présupposés, éventuellement critiquables, d'une certaine conception bien précise de la maladie, qui a cours en histoire et en philosophie de la médecine, tant somatique que psychique, et qui se définit comme suit : la maladie n'est pas l'atteinte elle-même, elle est la réaction contre l'atteinte. De cette conception, il découle que le symptôme peut être interprété comme organe et comme obstacle à la fois, qu'il est possible de distinguer entre un registre factuel et un registre foncier de la maladie, et qu'on est en mesure de constituer rigoureusement un concept d' " effondrement ". Mais cette conception, qui revient à faire de la maladie un moyen en vue de la santé, trouve précisément ses limites dans un tel finalisme et un tel optimisme implicites.