Les interrogatives picardes et le typage des questions en dialecte ternois - Université Toulouse - Jean Jaurès Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2013

Les interrogatives picardes et le typage des questions en dialecte ternois

Anne Dagnac
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 948035

Résumé

This paper investigates direct questions in Picard and their variation for the 1900-1960 period, on the basis of linguistic atlases and a written corpus. WH-questions, as in most other Oïl dialects, allow (require) doubly filled complementizer phrases and exclude subject inversion of all kinds. The situation appears more complex for yes-no questions, though. All dialectal areas display several structures, but differ by the presence or absence of some of them and by the nature of the preferential structure : subject clitic inversion (massive in the South), 'est-ce que' questions (in the North-East), the presence of a -ti/-tu post-verbal particle, whose distribution differs from its equivalent in Québec French and displays a variant, -jou, which is a former 1st person pronoun ; last, an specific construction found only in the Artois region, where the sentence is headed by jou and followed by the complementizer. I propose that 'jou' always checks the [+int] feature of C° in order to type the sentence as a question - overtly in polar questions, now covertly in WH-questions, as is suggested by former attestations of WH-P + jou + C°, and by the fact that the temporal grammaticalized form 'quandjou' (lit. When.that) only corresponds to the interrogative form of quand ('when').
Cet article, qui s'appuie à la fois sur des atlas linguistiques et des textes, fait un premier état des lieux des structures interrogatives directes en picard et de leur variation pour la période 1900-1960. Pour les interrogatives partielles, comme la grande majorité de la zone d'oïl, il recourt à des interrogatives du type Expression QU- + que (Où qu'tu vos ?) excluant l'inversion sujet/verbe. Pour les interrogatives totales, en revanche, la situation est plus complexe. Bien que toutes les aires présentent des structures concurrentes, elles semblent se distinguer d'une part par la présence ou l'absence de certaines d'entre elles, d'autre part par le choix des structures privilégiées : les inversions clitiques (massives au Sud du domaine) ; les questions en est-ce que et les questions intonatives (concentrées au Nord-Est du domaine) ; le recours à une particule post-verbale de forme -ti/-tu, dont la distribution diffère en partie de son équivalent québécois (dans une aire centrée sur le Pas-de-Calais) et qui connaît une variante -jou, issue de l'ancienne forme du pronom de première personne ; enfin, une construction originale, où la particule jou est en tête de phrase et suivie de que : Jou k't'o kouère faim ? ('as-tu encore faim ?'), dans l'Artois. Nous proposons que jou actualise les traits interrogatifs du complémenteur que pour typer la phrase comme question, de manière ouverte dans les questions totales, et sous forme désormais nulle dans les partielles, comme en témoignent des attestations anciennes de SQu- + jou + que, et sa grammaticalisation dans la forme quanjou qui correspond uniquement au quand interrogatif.
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Dates et versions

hal-00881832 , version 1 (09-11-2013)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00881832 , version 1

Citer

Anne Dagnac. Les interrogatives picardes et le typage des questions en dialecte ternois. E. Casanova Herrero, & C. Calvo Rigual. Actes del 26é Congrés de Lingüística i Filologia Romàniques València, 6-11 de setembre de 2010), T2, tome II, de Gruyter, pp.95-106, 2013, ISBN 978-3-11-029980-9. ⟨hal-00881832⟩
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