Entre le maître et l'élève. Etude sur Le Maître ignorant de Jacques Rancière
Résumé
La lecture du Maître ignorant ne cesse de présenter un rapport bien spécifique entre le maître et l'élève qui pourrait, en premier lieu, revenir à ceci : le maître ignore, l'élève apprend. Mais au-delà de cette apposition d'attitudes et de postures, dans la virgule même que l'on peut ainsi poser, apparaît la question d'une relation bien spécifique, pensée dans le sens d'un " lien intellectuel égalitaire ". L'article sera ainsi amené à interroger la manière dont cette relation se caractérise, avant d'envisager dans un deuxième temps comment un détour par les termes de la relation permet de l'éclairer. Enfin, il tentera d'interroger comment Rancière s'éloigne à la fois des théories pédagogiques et des théories du sujet pour tisser des liens entre relation et subjectivation. En revoyant la notion de volonté, Rancière repense, en fait le sujet. Vouloir est pour lui de l'ordre de l'attitude, de l'opinion : " Vouloir, c'est simplement se déclarer capable, c'est toujours reconnaître la même capacité que n'importe qui. Le non-vouloir, c'est la mauvaise opinion, celle de l'inégalité. " Par conséquent, la relation entre le maître et l'élève est cause d'une nouvelle intersubjectivité, qui pourra d'ailleurs être éclairée par l'anti-socratisme de Jacotot.