, Tu l'as trouvé dans un magasin de quoi ? b. * de quoi l'as-tu trouvé dans un magasin ? / Dans un magasin de quoi l'as-tu trouvé ? Par ailleurs, pour certains locuteurs, les interrogatives sans extraction du mot qu-semblent associées à des visées pragmatiques particulières: ainsi, elles serviraient préférentiellement comme question introductive (non-demande à but essentiellement phatique) lorsque la question introduit un thème, dans certaines situations dialogiques comme les débats, *Où acceptera-t-il de venir avec nous si on va

, Comme on l'a vu, certaines ont des affinités avec EST-CE QUE ou C'EST QUE, d'autres avec (CE) QUE, leur distribution pouvant éventuellement différer en France et au Québec, tandis qu'avec QUEL(LE)(S) attribut, seule l'inversion du sujet est possible. Le tableau ci-dessous illustre indicativement les différences de comportement entre POURQUOI et QUAND. Pourquoi Quand Pourquoi est, Ce rapide panorama serait à affiner en fonction de l'expression interrogative : tous les mots QU-n'entrent pas aussi naturellement dans toutes les constructions

, *Pourquoi est venu ton frère ? Quand commenceront les travaux ? % Il est venu pourquoi ? Les travaux commenceront quand ? Pourquoi est-ce qu'il est venu ? Quand est-ce que les travaux commenceront

Q. Qu, Quand qu'ils commenceront? ! Pourquoi il est venu ? *Quand ils commenceront ? ? C'est

!. Qu, ils commenceront ? !Pourquoi c'est qu'il est venu ? Quand c'est qu'ils commenceront ?

, parfois depuis fort longtemps, à l'oral, et à l'écrit non formel. Les interrogatives indirectes en Interrogatif + EST-CE QUE / EST-CE QUI appartenaient au bon usage jusqu'au XVIIIè siècle, à côté de celles en Interrogatif + C'EST QUE (Je voudrais bien scavoir qui c'est qui vous mande les nouvelles, Mme de Maintenon, Lettre, 10 septembre 1671), et apparaissent ensuite sporadiquement dans les écrits soignés (Il se demandait qu'estce qui remplacerait cela, Dans toutes les régions, les deux premières structures sont attestées

L. Aujourd'hui, Q. Présence-de, . Qui-est-fréquente, and . Perçue-comme-neutre, ) ! je ne sais pas où est-ce qu'il est allé, je me demande à qui est-ce qu'il parle A l'inverse, Interrogatif + C'EST QUE reste relativement neutre avec la plupart des interrogatifs (41), et souvent interprétable comme un processus de clivage, mais, au moins en France, la tournure est socio-stylistiquement marquée lorsque l'interrogation porte sur un sujet ou un objet

, 27) d. je sais pas c'est qui / peut-être elle connaît c'est où e. je sais pas c'est quelle salle (France, conversation entre étudiants) (51) a. c'était euh les parents qui ont eu des enfants mettons les enfants rois nous-autres on a vu c'était quoi, 1982 : 190) b. je sais plus le nom le nom c'est quoi, 2005.

. Néanmoins, plus rarement, des cas n'entrant pas dans ce cadre : ils confirment que malgré l'absence de QUE, il s'agit bien de subordonnées : (52) a. Sinon, je peux pas savoir c'est qui m'envoie ça (Ledegen 2005 : 27) b. Elle connaît elle veut quoi, p.27, 2007.

, Ceci a plus particulièrement été étudié pour le Cameroun. QUE semble intonativement rattaché au verbe introducteur et associé à un intonème montant. Il peut être suivi aussi bien d'une question totale, d'un interrogatif extrait ou d'un interrogatif en EST-CE QUE que d'un interrogatif non extrait : (53) A Les autres lui ont grondé que où est l'amour de dieu (54) a. A je lui ai dit que bon si j'amène la moto ici est ce tu peux acheter (Queffelec 2006 :8) b. A On dit que qu'est-ce qu'il est en train de faire là\ (Cameroun, Ngué um, 2007) c. A après elle vient me suivre elle me dit que bon: tu es avec qui= (Cameroun, En revanche, dans diverses variétés africaines, le discours rapporté indirect, pour les variétés orales régionales (et dans une moindre mesure dans la presse écrite) reste introduit par un QUE, sans que celui-ci déclenche nécessairement de transfert des personnes ou des temps, 2006.

, on pourrait s'interroger sur l'intégration syntaxique de ces interrogatives. Néanmoins, les variétés plus proche de la norme hexagonale, qui tendent à transférer systématiquement les pronoms, et dans une moindre mesure les temps, semblent aussi connaître des interrogatifs non extraits similaires : (55) maintenant tu vas me demander que je vais manger quoi, La plupart des exemples ne transfèrent ni temps ni pronoms, p.84

, Si le transfert des pronoms est marque de subordination, QUE introduit donc bien ici une interrogative indirecte dont l'interrogatif n'est pas extrait. Interrogatives averbales La part des questions fragmentaires ou elliptiques dans les divers usages sociaux, régionaux ou contextuels, de même que leur éventuelle valeur pragmatique

L. Au and . Qu, 56) peut également être accompagné de ÇA (57) : (56) L1. Marie n'ira pas à Paris finalement L2. Pourquoi ? (57) L1. Marie n'ira pas à Paris finalement L2

, QUI (sujet et objet), POURQUOI, mais incompatible avec les expressions en QUEL(LE)(S) et, pour certains locuteurs, avec QUOI et; avec comment et surtout PREP+QUI/QUOI, elle correspond généralement à une question de clarification. (58) a. L1. Quelqu'un a offert une grenouille à Léo. L2. Qui ça ? / Quand ça ? / Pourquoi ça ? Où ça ? b. L1. Paul a offert quelque chose à Léo. L2. %Quoi ça ? / *A quelle occasion ça ?

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