Histoire du village : de l'exode rural aux passions résidentielles
Résumé
Après plus d'un siècle d'exode massif, la population des zones rurales repart à la hausse, à la faveur d'une vague d'installation amorcée dans les années 60 et qui tend à s'accentuer ces dernières années. Des soixante-huitards qui rêvaient de construire un autre monde, aux familles poussées hors des villes suite au boom des prix de l'immobilier, les motifs d'installation ont profondément évolué en l'espace d'une cinquantaine d'années. Pourtant, fait surprenant, la représentation que l'on se fait de la vie à la campagne ne semble guère, elle, avoir changée. Là où l'urbanité est synonyme d'anonymat voire d'isolement, vivre en milieu rural reste porteur d'un idéal de convivialité et de solidarité. Un idéal qui transparaît d'ailleurs dans la représentation que l'on se fait du village : son clocher, sa place centrale, ses maisons sagement accolées les unes aux autres comme un gage de proximité entre ses habitants... A l'opposé, le village est aussi décrit comme le lieu de l'enfermement, du regard constant des voisins, des ragots et autres rumeurs. Bref, ces représentations apparaissent en profond décalage avec la réalité. Tout comme les villes, les agglomérations rurales se sont considérablement développées, accueillant des populations de plus en plus diverses, créant de nouveaux espaces d'habitat à l'image des zones pavillonnaires. Reste que, loin du mythe - erroné - du village unifié, ces zones pavillonnaires avec leurs propriétés aux contours bien délimités illustrent plutôt le règne de l'individu. De fait, la commune rurale est tout autant que la ville un lieu d'hétérogénéité sociale et culturelle. Parce que nos modes d'habitation sont le reflet de nos sociétés, cette séance d'Histoire de... se propose d'interroger les figures du village, des années 50 à nos jours, entre mythes et réalités. De la résidence secondaire aux pavillons, comment sont pensés ces espaces ? Si l'urbanité a échoué à faire de l'hétérogénéité culturelle une richesse, la commune rurale, par ses dimensions plus restreintes, peut-elle être un espace pertinent pour expérimenter de nouvelles manières de vivre ensemble ?