A Dissenting Voice in Alabama: Virginia Foster Durr's Correspondence (1951-68)
Abstract
Quel rôle la correspondance privée peut-elle jouer dans
un contexte d’intolérance politique et sociale ? L’analyse du cas
de Virginia Durr, militante blanche intégrationniste dans le Sud
des États-Unis, entre la Seconde Guerre mondiale et la fin des
années 60, permet de répondre à cette question. La publication,
en 2003, d’une sélection de lettres écrites pendant la crise liée à
la déségrégation, indique, en effet, l’importance particulière de
ces écrits pour les réformistes blancs du Sud à cette époque.
L’exemple de V. Durr, loin d’être isolé, est emblématique d’une
tranche méconnue de la communauté blanche sudiste de
l’époque, que les gardiens de la suprématie blanche tentèrent de
réduire au silence. Dans un tel contexte, la correspondance
privée remplit au moins trois fonctions. Elle peut tout d’abord
permettre à la voix minoritaire, intégrationniste, de s’exprimer
contre le consensus dominant, et de lutter contre l’ostracisme
résultant de sa position dissidente. Elle permet également à
l’individu de témoigner, pour le monde extérieur, sur la crise
liée à la déségrégation dans la région – en particulier sur la
répression exercée par les autorités régionales – et par là
d’apporter sa contribution au mouvement des droits civiques.
Enfin, la correspondance prend souvent la forme d’un appel à
l’intervention extérieure contre les forces ségrégationnistes
déterminées à empêcher toute forme de déségrégation.
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