Le temps des immigrations et des crises
Résumé
Le Sud-Ouest, de Bordeaux à Nîmes, de Toulouse à La Rochelle, de Montpellier à Biarritz, est lié depuis des siècles à la présence de voyageurs, travailleurs, artistes, soldats et commerçants migrants. À partir du début du XXe siècle, certains arrivent de provenances lointaines : du Maghreb, du Levant, des Caraïbes et d’Afrique noire, de l’Extrême-Orient. Dans les villes, les campagnes et sur les quais, ces hommes et ces femmes viennent pour travailler ou combattre, s’installer en tant que réfugiés, rapatriés ou militants, s’intégrer ou fonder un foyer, faire étape avant de partir pour les Antilles ou l’Afrique… Dans le regard des populations, cette présence oscille entre fascination et exclusion. Porte des outre-mers, ce Sud-Ouest (les quatre régions, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Poitou-Charentes) va être un relais entre la métropole et les Suds pendant plusieurs décennies.
Le chapitre porte sur la période de l'entre-deux-guerres. Ce temps d’apogée impérial s’ouvre sur deux façades maritimes : vers le Maghreb et le Levant depuis le Languedoc, l’Afrique et les Antilles depuis l’Aquitaine. Des populations de tous les Suds, certes peu nombreuses numériquement mais diversifiées, se retrouvent dans le Sud-Ouest des années 1920-1930. Et, si les occasions de contacts et de relations sont nombreuses, l’époque est aussi marquée par une poussée xénophobe qui se diffuse sous de multiples formes.