G. Stieg, Régine Robin, Le Deuil de l'origine, une langue en trop, la langue en moins, Les langues de l'exil ou pourquoi Elias Canetti n'est pas devenu sioniste », dans Peter Henninger et alii (dir.), p.112, 1993.

K. Hornik and «. Vielleicht, Die Stimmen von Marrakesch" als das "Andere" seiner Autobiographie, Der Zukunftsfette, Neue Beiträge zum Werk Elias Canettis, Dresde, Neisse, p.77, 1998.

W. Hilsbecher and E. Canetti, Die Stimmen von Marrakesch" », dans Frankfurter Hefte, p.208, 1969.

A. Fuchs and . The, Dignity of Difference : Self and Other in Elias Canetti's "Voices of, Critical Essays on Elias Canetti, p.201, 2000.

T. Pour-ce-concept-voir-brigitta, «. Busch, . Die-sprache, and . Davor, Dès son roman Auto-da-fé, on trouve chez Canetti cette idée d'une puissance créatrice originelle du langage prébabélien, incarnée par le personnage du gorille. À ce sujet, voir aussi Susanna Engelmann, Zur Imagination eines Sprechens jenseits gesellschaftlich-nationaler Zuordnung », dans Michaela Bürger-Koftis, Hannes Schwaiger, Sandra Vlasta (dir.), p.86, 2010.

, L'évocation du plaisir éprouvé à écouter des paroles dans des langues qu'on ne comprend pas traverse toute l'oeuvre de Canetti. Voir notamment Le Flambeau dans l'oreille, p.74

. Susanna-engelmann, , p.144

. Olivier-agard, , p.22

, Canetti écrit par rapport à son incapacité à continuer d'écrire son journal lorsqu'il est en voyage : « La langue, cet instrument que dans d'autres contextes on croit maîtriser, redevient soudain sauvage et dangereuse », op. cit., p. 76 (trad. modifiée). Voir aussi Bernhard Greiner, 1. V 37-40 (trad. modifiée) / S 28-30 : «

J. Dans-le-sens-employé-par and . Moura,

L. Canetti and O. Territoire-de-l'homme, , p.1150

J. Moura, , p.78

, V 37 / S 28 : « die Verwirrung der neuen und unverständlichen Stimmen ». 6. Ibid. : « einen abgeschlossenen Raum

, modifiée) : « Er war schlank und trug den Kopf hoch erhoben, in seinem wallenden Gewand nahm er sich sehr vornehm aus

». Voir-les-Éléments-;-«-attendez and «. Entrez,

. Ibid, « auf französische Art herausgeputzt

. Ibid, « flaches, stumpfes Bauerngesicht » ; « In anderer Gewandung hätte ich ihn für eine Berber gehalten

, V 65 / S 48 : « nach europäischer Weise eingerichtet

. Ibid, « nicht besonders stolz

, Élie redete auf seine junge Tante ein, er sprach erstaunlich viel. Sein Arabisch bekam eine gewisse Heftigkeit, die ich ihm gar nicht zugetraut hätte, aber vielleicht lag das mehr an der Natur der Sprache. » 104. V 79 / S 57 : « Die Tante gefiel mir, vol.58, pp.78-79

, V 79 (trad. modifiée) / S 58 : « da sah ich ihre starken Fesseln, sie waren so anziehend wie ihr Gesicht. » 107, V, vol.80

, Voir aussi V 79 : « Nos regards se croisèrent avec un plaisir tout naturel » / S 58 : « unsere Blicke trafen sich in natürlichem Gefallen

, Voir notamment Bernhard Fetz, pp.80-81

, Voir Narjes Khodaee Kalatehbali, p.44

, Sie hatte dieselbe längliche und doch volle Form des Gesichts, denselben Schnitt der Augen, dieselbe gerade und etwas zu lange Nase. » Claude Mouchard et Hans Hartje (Les Voix de Marrakech, édition bilingue, p.207

L. Voir-par-exemple-canetti and . Langue, Hüter der Verwandlung, Beiträge zum Werk von Elias Canetti, Die Krüppel und ihr symbolischer Leib, Über Canettis Mythos », dans Coll, p.27, 1985.

, V 79 / S 58 : « ein Armer

, /1956 de la revue Wort in der Zeit. Les autres chapitres se trouvant dans ce cas sont les n o 1 (« Begegnung mit Kamelen »), 10 (« Die Brotwahl ») et 14 (« Der Unsichtbare

, V 89 / S 66 : « Am meisten Zulauf haben die Erzähler

. Ibid, « die tätigen Hände

V. Canetti and . Masse, , pp.216-217

, V 96 / S 70 : « Das kann ich dir von mir geben, nimm es in deine Hand, es war in meiner

L. Bible and N. Testament, Corinthiens, vol.26, issue.1, pp.23-27

P. Bekes, , p.254

, Voir à cet égard l'étude classique de Mikhaïl Bakhtine, François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance, 1982.

A. G. Steussloff, , p.185

, Voir notamment les analyses des chapitres six (« La femme derrière la grille ») et 8 (« La famille Dahan »)

, En plus de la beauté et de la gaieté des enfants, ce sont leurs « gestes vifs » qui l'émeuvent particulièrement et qu'il décrit en détail : J'aimais leurs gestes vifs, les petits doigts avec lesquels ils montraient leur bouche lorsqu'ils gémissaient avec des mines pitoyables : « Manger, manger

, Soucieux d'augmenter l'effet de leur « spectacle », les enfants ne rechignent pas à apporter sur leurs bras des nourrissons en les agitant comme des poupées réclamant à manger (« pour lui aussi 18 ! »). Alors que le narrateur insiste à juste titre sur la théâtralité des gestes des enfants, qui

O. Voir-michel-abitbol, , p.122

, V 97-98 / S 72 : « Es war mir gleichgültig, was man von mir dachte

. Ibid, Ich mochte ihre lebhaften Gesten, die kleinen Finger, mit denen sie ihren Mund zeigte, wenn sie mit kläglichen Mienen "manger ! manger !" winselten, die unsäglich traurigen Gesichter, die sie schnitten, so als ob sie wirklich vor Schwäche und Hunger am Zusammenbrechen wären

, V 98 / S 73 : « für ihn auch ! »

, Die Lust des Esels, pp.103-106

D. Lorenz and . Canetti, s Final Frontier, p.244

A. Voir-olivier, , p.164

, « wurden so schlecht behandelt, daß man es schon gar nicht mehr sehen mochte ». Voir aussi les analyses du chapitre un à ce sujet, vol.9

J. Moura, , p.79

, Es was sonderbar, über den Platz zu gehen, der nun beinahe leer lag. Da gab es keine Akrobaten mehr und keine Tänzer, V 103 / S 76 : « Von meinen nächtlichen Spaziergängen durch die Gassen der Stadt pflegte ich über die Djema el Fna zurückzukehren. » 10. Ibid. : «

, Voir Youssef Courbage et alii, op. cit, p.190

, V 103 / S 76 : « An den Rändern des Platzes legten sich Menschen zum Schlaf nieder. » 13. Ibid. : « sie wirkten einsam

V. Eckermann, , p.207

, Conteurs et écrivains publics »)

, Ainsi, le narrateur, s'intégrant à la microsociété coloniale du bar afin de la comprendre de l'intérieur, semble avoir mené de longues conversations avec les habitués de l'établissement, à commencer 14. V 107-108 / S 79 : « Wer hier verkehrte, sah europäisch aus. Es kamen Franzosen, Amerikaner, Engländer. Es kamen auch Araber ; aber sie waren entweder europäisch gekleidet oder sie tranken, und das allein machte sie schon, Grâce notamment à cette promiscuité, le bar représente un excellent poste d'observation pour celui qui veut en apprendre davantage sur les destins occidentaux-orientaux de la ville

, V 107 (trad. modifiée) / S 79 : « Es war manchmal ganz leer, manchmal saßen drei oder vier Leute darin. Wenn es aber voll war, am häufigsten zwischen zwei und drei Uhr nachts, hörte man jedes Wort, das die anderen Gäste sagten, vol.16

, Voir V 110 : « une fois qu'elle avait commencé de parler, elle s'arrêtait difficilement » / S 81 : « hatte sie einmal zu sprechen begonnen, so hörte sie schwer wieder auf

C. Cornet and . Système-concessionnaire, Banquier, savant, artiste : présences françaises en Extrême-Orient au XX e siècle, pp.55-73, 2005.

, Voir aussi Narjes Khodaee Kalatehbali, p.74

, me croyait-elle riche ; secrètement riche, comme il est d'usage chez les Anglais » / S 80 : « Wenn meine Freunde von der englischen Filmtruppe vergessen hatten, vorm Weggehen ihre Runden für die anderen zu bezahlen, sprang ich manchmal ein. So hielt sie mich für reich ; auf eine heimliche Weise reich, wie es bei Engländern üblich sei, p.64

. Ibid, Irgend jemand, vielleicht um Madame Mignon zum Narren zu halten, hatte mich für einen Psychiater ausgegeben

. Ibid, Da ich oft ruhig dort saß, ohne ein Wort zu sagen, und später, allein mit ihr, sie eingehend über die Gäste befragte, beschloß sie, diesem Gerücht Glauben zu schenken. Ich widersprach nicht, es paßte mir, sie erzählte mir so mehr

H. Voir-sven, , p.22

, Sie war jung und herausgeputzt und von sehr bleicher Gesichtsfarbe, wie ein Mensch, der die ganze Nacht auf ist und bei Tag schläft, vol.111

, V 111 (trad. modifiée) / S 81-82 : « Meist saß sie auf einem der hohen Stühle vor der Bar und wartete

, Ginette se languissait d'un événement » : « Elle attendait un chevalier qui l'emporterait loin du Maroc » / « Ginette sehnte sich nach einem Ereignis » ; « sie wartete auf einen Ritter, der sie von Marokko wegnehme. » 43. Ibid. : « wenn diese aufging, fuhr sie jedesmal zurück, als hätten ihre Augen einen Stoß bekommen

. Voir-v-111, En effet, le personnage de Ginette, tel qu'il a été campé jusque-là, paraît peu compatible avec cette situation « rangée » : « lorsque Ginette était assise au comptoir sans lui, elle fixait d'un regard languissant la porte et ce n'était aucunement son mari qu'elle souhaitait voir se diriger vers elle 52 . » Tout en semblant prête à tout plaquer d'un moment à l'autre pour s'enfuir loin de ce bar, de cette ville et de cette vie, la jeune femme ne se cache pas d'être mariée, en se montrant en outre très affectueuse avec son compagnon : « Ils donnaient l'impression, lorsqu'ils étaient ensemble, d'être encore en voyage de noces 53 . » Ce couple, aussi banal que mystérieux, intrigue l'observateur, qui s'emploiera à éclaircir ce qui lui paraît relever de l' « énigme 54 ». Bel homme soigné, le mari de Ginette est présenté comme un Marocain : « Ses grands yeux sombres et la couleur brune de son visage trahissaient le Marocain 55 . » Par contre, le récit ne permet pas de déterminer si cet homme appartient à la communauté arabe ou berbère, une question qui n'est pas anodine compte tenu de l'apparition, dans ce chapitre, de l'un des fils du Glaoui, ce prince berbère en conflit avec les nationalistes arabes 56 . Ce qui est certain c'est que cet homme, à l'image de la clientèle indigène du bar, épouse parfaitement l'habitus français, si bien que le narrateur est convaincu qu'il doit avoir vécu en France à une époque 57 : « Non seulement il paraissait, avec ses vêtements, complètement adapté aux usages français, mais il se laissait même câliner par Ginette, ce qui, « sie ließen, ohne es eigentlich zu sagen, daß er wegen der Tochter verschwunden war ». tout sauf ça. Ils vivaient ensemble depuis un an déjà 51, vol.82

, V 113 (trad. modifiée) / S 83 : « Ich wunderte mich darüber, alles andere hätte ich eher gedacht. Sie lebten schon seit einem Jahr zusammen

, « wenn Ginette ohne ihn da saß, blickte sie immer sehnsüchtig nach der Tür, und es war dann keineswegs ihr Mann, den sie sich herbeiwünschte, Zu zweit gaben sie einem den Eindruck, als wären sie noch auf ihrer Hochzeitsreise, vol.53

. Voir-v-114, « Ce couple, qui paraissait si banal et ordinaire, restait pour moi une énigme » / S 84 : « Das Paar, das so glatt und gewöhnlich, blieb mir rätselhaft. » 55. V 112 / S 83 : « seine großen dunklen Augen und die braune Gesichtsfarbe verrieten den Marokkaner

, Voir les analyses du chapitre huit (« La famille Dahan »)

. Voir-v-113, Je lui demandai combien de temps il avait vécu en France. Il semblait tellement français » / S 83 : « Ich fragte ihn, wie lange er in Frankreich gelebt hatte

, V 112 / S 83 : « Er war nicht nur in seiner Kleidung französischen Gepflogenheiten ganz angepaßt : er ließ sich öffentlich von Ginette liebkosen

M. Abitbol, , p.514

, Er läßt sie nur mit Männern schlafen, die dafür zahlen. Er macht ihr Eifersuchtsszenen, wenn ihr einer gefällt. Er schlägt sie, wenn ihr einer nicht gefällt und sie ihn auch für Geld nicht mag und er schlägt sie, wenn ihr einer so gefällt, daß sie auch ohne Geld mit ihm schlafen möchte, S, vol.85, pp.115-116

. Voir-v-115, Il y en a un surtout, à la cour du fils du Glaoui, qui aime bien Ginette » / S 85 : « Da ist besonders einer, am Hof des Sohnes des Glaoui, der die Ginette mag. » 78, vol.116

. Voir-v-115, Au contraire, il se montre compatissant envers ce couple qui, après le bannissement (temporaire) du fils du Glaoui et de sa cour (y compris l'« ami » de Ginette) a perdu ses deux principaux « bienfaiteurs », étant ainsi obligés de vivre à crédit. Espérant le prompt retour de ces deux principaux clients, le narrateur lance ce propos aussi empathique que naïf : « Alors, tout rentrera dans l'ordre 80 », ce qui signifie en réalité que tout continuera comme avant, Ginette et son mari se prostituant pour vivre. En attendant le retour des deux « bannis », le couple a besoin de trouver d'autres ressources, c'est-à-dire d'autres clients et/ou « protecteurs ». Comme l'explique Madame Mignon : [Le mari de Ginette] essaie de trouver quelqu'un d'ici que les autres reviennent. C'est pour ça qu'il a parlé avec vous. On dit que vous êtes très riche. Il a d'abord pensé que vous seriez pour lui, vol.85

, En effet, ce dernier l'a manifestement d'abord pris pour un touriste homosexuel, à l'instar de son ami Aymer Maxwell, avant de le considérer comme un client potentiel pour sa femme. On peut noter au passage que cette transformation d'un échange cordial en relation client-prostitué(e) rapproche ce passage du chapitre onze « La calomnie ». Cependant, contrairement à la scène au restaurant français, le narrateur ne se scandalise point de ce qui, Alors que la patronne repose sa question du début de la conversation

, V 116 (trad. modifiée) / S 85 : « Dann wird alles wieder gut werden

, « Er versucht, jemand für die Zwischenzeit zu finden. Drum hat er mit Ihnen gesprochen. Man sagt, daß sie sehr reich sind. Er hat erst an sich gedacht, aber ich habe ihm gesagt, das ist nichts. Sie sind mir viel zu gut für ihn

, V 117 / S 85-86 : « daß mein vermeintlicher Reichtum mir einen bösen Streich gespielt hatte

, V 117 (trad. modifiée) / S 86 : « tat ich Madame Mignon unrecht

, Voir par exemple V 113 : « M me Mignon se réjouissait de voir que nous avions lié connaissance » / S 85 : « Madame Mignon freute sich, daß wir endlich zusammengekommen waren

. Voir, M me Mignon qui écoutait eut un sourire méchant en entendant cet aveu » / « Madame Mignon, die zuhörte

, V 116 / S 85 : « Ich möchte es ihr wünschen, daß sie wegkommt, sie tut mir leid, vol.87, pp.194-195

, Sie hat mir gesagt, daß sie mitkommt, wenn Sie wollen". » Le début de ce propos de M me Mignon, traduisant sans doute les mots français « Il faudrait la sortir d'ici », illustre encore une fois à quel point les traductions allemandes proposées par Canetti s, V 117 / S 86 : « "Man müßte sie von hier wegnehmen

. Voir-v-117, Elle a besoin d'être bien soignée et de mener une vie sage. C'est quand même une Anglaise. Naturellement, comme son père » / S 86 : « Sie braucht gute Behandlung und ein vernünftiges Leben, Sie ist eben doch eine Engländerin. Natürlich, wie ihr Vater

, Ce chapitre parut pour la première fois en 1956 dans le n o 2 de la revue Wort in der Zeit

. Ibid, « ein kleines, braunes Bündel am Boden

S. Voir-viktor, Exil in Permanenz, Elias Canetti und der unbedingte Primat des Lebens », dans Manfred Durzak, pp.282-290, 1933.

. Voir-aussi-rachida and O. Nachit, Il est intéressant de noter à cet égard que le premier et le dernier chapitre du livre sont les seuls à avoir été sélectionnés par l'auteur pour l'anthologie Welt im Kopf parue en, Narjes Khodaee Kalatehbali, op. cit, p.39, 1962.

S. Bub, , p.342

B. Zeyringer, , p.76

Y. Ishaghpour, , pp.123-124

S. Hanuschek, Voir aussi Canetti, Le Territoire de l'homme, op. cit, pp.962-1010

«. Voir-notamment-canetti, Les lettres de Kafka à Felice », dans La conscience des mots, pp.93-195

, V 120 / S 87 : « wie das Surren eines Insekts

F. Kafka, La métamorphose et autres récits, trad. nouv., préf. et notes de Claude David, Paris, Gallimard, 1997. À cet égard, on peut notamment citer le récit « Le Souci du Père de Famille » (Die Sorge des Hausvaters) auquel « L'invisible » semble faire écho à maints égards

, V 119 / S 87 : « In der Dämmerung

. Ibid, « von Abend zu Abend

. Toujours, Au début du récit, l'objet recherché n'est donc pas encore visible. Caractérisée justement comme « invisible », l'apparition se manifeste uniquement par sa vocalité. Autrement dit : l'être s'identifie dans un premier temps à un son. Au lieu d'une voix humaine, il s'agit d'une sorte de bourdonnement, transcrit par le texte allemand comme « ä-ä-ä-ä-ä-ä-ä-ä 17 », un murmure aussi faible qu'omniprésent et éternel que le narrateur décrit ainsi : Il ne diminuait pas, ni n'augmentait, mais jamais ne s'arrêtait et derrière les milliers d'appels et de cris de la place

. À-sa-manière, invisible » apparaît donc également comme un « saint de la répétition » à l'instar des mendiants du chapitre trois, d'autant qu'on apprendra plus tard que le son qu'il émet pourrait vouloir exprimer le mot d'Allah 19 . Au début, ce n'est que grâce à son ouïe que le visiteur étranger, confronté à la cacophonie de la place

Y. Courbage, , p.194

, V 119 (trad. modifiée) / S 87 : « was ich da suchte, waren nicht seine Buntheit und Lebendigkeit, die waren mir wohl vertraut, ich suchte ein kleines, braunes Bündel am Boden, das nicht einmal aus einer Stimme, das aus einem einzigen Laut bestand

. S-87 and . Passim, La traduction française opère ici un calque graphique sur le texte original, qui utilise la voyelle « ä », très courante dans la langue allemande, pour imiter ce qu'on pourrait qualifier de voyelle pré-ouverte antérieure non arrondie. Pratiquement inexistant en français

, Es nahm nicht ab, es nahm nicht zu, aber es hörte nie auf, und hinter all den tausendfachen Rufen und Schreien des Platzes war es immer vernehmbar. Es war der unveränderliche Laut der Djema el Fna, der sich im Verlauf eines ganzes Abends und von, vol.119

, è-è-è-è-è-" » / S 89 : « Vielleicht besaß es keine Zunge, um das "l" in "Allah" zu formen, und der Name Gottes verkürzte sich ihm zu "ä-ä-ä-ä-ä-". » et ce n'est qu'à la moitié du récit, lorsque le son prend corps en une forme visuelle, que « l'invisible » devient visible. Néanmoins, à tout moment, la « créature 20 » semble pouvoir disparaître à nouveau sous la masse indifférente des chalands et spectateurs : La place qu'elle [= la créature] s'était choisie n'était pas protégée. C'était même l'endroit le plus ouvert de la place et il y avait une incessante allée et venue tout autour du petit tas brun. Les soirs de grande affluence, il disparaissait sous les jambes des passants et, bien que je susse exactement où il était, Voir V 122 (trad. modifiée) : « Peut-être n'avait-il pas de langue pour former le l d'Allah et le nom de Dieu s'abrégeait ainsi en

. Le, Une inquiétude me poussait, que je ne saurais expliquer 22 . » Tout se passe comme si cet être, si fragile, si vulnérable, pouvait à tout moment s'évanouir ou être emporté. Ce n'est qu'en s'approchant, lorsque le son devient réellement présent, qu'une sorte de sérénité comble le manque produit par l'appel chez le narrateur : « Je sentais une sorte de calme indéfinissable se répandre dans mon corps 23 . » Telle une métamorphose, la vitalité que manifeste cet être qui appelle semble alors se transmettre à l'observateur. Ayant retrouvé la créature à son endroit habituel, ayant vérifié qu'elle était encore en vie, le visiteur est rassuré et libre de s'éloigner à nouveau. On pourrait dire que le mouvement général décrit par le texte, réunissant sans doute des événements, observations et réflexions de plusieurs soirées, est celui d'un va-et-vient, d'un rapprochement-éloignement, d'une apparition-disparition

. Ibid, Es war der offenste Teil des Platzes und ein unaufhörliches Kommen und Gehen auf allen Seiten des braunen Häufleins. An belebten Abenden verschwand es unter den Beinen der Menschen, und obwohl ich genau wußte, wo es war, und die Stimme immer hörte, Die Stelle, die es sich ausgesucht hatte, war gar nicht geschützt

, Eine Unruhe trieb mich hin, für die ich keine rechte Erklärung weiß. » 23. Ibid. : « Ich spürte, wie eine unbegreifliche Ruhe sich durch meinen Körper verbreitete, Schon aus der Ferne horchte ich darauf, vol.119

, Sein Weg hin und zurück war mir noch heiliger als mein eigener. » 25. Voir ibid. (trad. modifiée) : « Lorsque j'approchais, je prenais garde de ne pas le toucher du pied » / « Wenn ich in die Nähe kam, gab ich mir Mühe, Voir V 121 : « son chemin aller et retour m'était encore plus sacré que le mien, vol.87

, régulièrement et longuement, sans pour autant franchir le pas pour percer son secret, en s'adressant à lui ou en le touchant

, Il s'agit sans doute de l'être le plus étrange que le voyageur ait rencontré à Marrakech, et dont l'extrême misère, la saleté et la difformité lancent un ultime défi à sa capacité de compréhension, à son aptitude à l'empathie. À la différence de l'âne maltraité du chapitre douze ou des mendiants aveugles du chapitre trois et quatre, parfaitement reconnaissables en tant que tels, la manière dont le texte décrit cette apparition est hautement énigmatique et paradoxale : c'est un phénomène « aux limites du vivant », comparé à un « vieux vêtement très sale 26 » jeté comme un détritus. Le narrateur suppose bien qu'il s'agit d'une « créature » (« ce devait en être une 27 »), mais n'est pas pour autant capable de reconnaître des traits humains à ce qui ne peut se décrire que comme « une masse brune » : Je connaissais la petite masse brune sur le sol dont je n'avais jamais vu autre chose qu'un morceau de tissu grossier et sombre. Je n'avais jamais vu la bouche d'où sortait le « è-è-è » ni l'oeil ni la joue

, burnous avec leur capuchon) et, surtout, les femmes (hijab, niqab, burqa) jusqu'à les faire disparaître. En effet, même après avoir retrouvé la « masse brune » sur le sol, son statut d'« invisible » est maintenu grâce au vêtement qui le cache. Si bien que son seul attribut réellement visible semble être ce « tissu brun et sale ». Alors que le premier chapitre prêtait des traits humains aux chameaux 29 , la créature humaine décrite ici semble, On pourrait dire qu'on trouve ici poussé à son point extrême le principe du « voile » jeté sur les hommes

, V 120 / S 88 : « ein altes und sehr schmutziges Kleidungsstück

. Ibid, « Das Geschöpf -es mußte eines sein

. Ibid, Ich hatte nie den Mund gesehen, dem das "ä-ä-ä" entstammte ; nie das Auge ; nie die Wange ; keinen Teil des Gesichts. Ich hätte nie sagen können ob dieses Gesicht das eines Blinden war oder ob es sah. Der braune, trad. modifiée) : « Ich kannte das kleine braune Bündel am Boden, von dem ich nie mehr gesehen hatte als ein dunkles und rauhes Stück Stoff

, Voir notamment les chameaux du premier chapitre dont les visages sont comparés à « de vieilles dames anglaises, vol.12, pp.10-11

. Cependant, Je ne savais pas quelle était sa taille, car je ne la vis jamais debout. Et ce qu'on en voyait par terre se tenait si bas que l'on aurait pu buter dedans par inadvertance, si jamais le son s'était arrêté. Je ne la voyais jamais ni venir ni partir, la différence des animaux décrits précédemment, cet être ne change jamais de place ni de position, si bien qu

». Tout and «. Tas-»-ou-«-masse-»-est-son-enveloppe-en-tissu, preuve de vie, d'humanité. Or, avant même la description visuelle du phénomène, sa nature vocale, par où avait commencé sa présentation, paraissait déjà quelque peu paradoxale. Dès le premier paragraphe, l'identification de la sonorité comme véritable voix (humaine) ne semblait pas certaine

, Es war wenig vom Geschöpf da, es wirkte leicht und schwach, das war alles, was man vermuten konnte. Ich wußte nicht, wie groß es war, denn ich sah es nie stehen. Was davon am Boden war, hielt sich so nieder, daß man ahnungslos darübergestolpert wäre, hätte der Laut je aufgehört. Ich sah es nie kommen, ich sah es nie gehen ; ich weiß nicht, ob es hingebracht und ablegt wurde, vol.88

, V 119 (trad. modifiée) / S 88 : « das nicht einmal aus einer Stimme, das aus einem einzigen Laut bestand

, Détail qui renforce le rapprochement avec Kafka quand on songe à son récit La Métamorphose (sic)

, Voir V 122 : « Peut-être n'avait-il pas de bras »

, Vielleicht besaß es keine Zunge ». faiblesses : « je sentais que je n'entreprendrai jamais rien pour percer le secret de cet amoncellement de tissu brun. J'avais peur de son aspect et, comme je ne pouvais lui en donner un autre, je le laissais sur le sol 40 . » Ne s'agit-il pas là au fond d'une certaine forme de clairvoyance qui, sans détourner le regard, ne s'adonne pas à l'illusion de pouvoir agir comme « sauveur » de tous ces êtres dans le plus grand besoin ? D'autre part, « Peut-être n'avait-il pas de langue » / S 88 : « Vielleicht besaß es keine Arme

, Face à la misère de ce tas humain difforme végétant dans la crasse, le voyageur est donc saisi par un sentiment d'impuissance. Néanmoins, ce qui l'emporte finalement chez lui -à la surprise probablement de beaucoup de lecteurs -c'est un sentiment de fierté, la fierté devant le fait que cet être, malgré tous ses handicaps manifestes, malgré son extrême dénuement, fasse preuve d'une telle vitalité. Cette fierté du spectateur lui permet de donner à ce phénomène, au-delà de son étrangeté irréductible, une portée universelle : J'étais fier de cet amas d'étoffes brunes parce qu'il vivait. Je ne saurai jamais ce qu'il pensait tandis qu'il respirait si bas en dessous des autres hommes, le sens de son appel restait pour moi aussi obscur que toute son existence

, Et pourtant il vivait » : voilà la formule qui condense la résistance et la puissance dont est capable la vie dans tous ses états, une démonstration capable de redonner force et espoir à l'écrivain 42 . Voix et vitalité On aurait tort de ne voir en cette célébration de la vitalité d'un être on ne peut plus miséreux qu'un procédé mystificateur 43

, Ich hatte Scheu vor seiner Gestalt ; und da ich ihm keine andere geben konnte, V 121 / S 88 : « Ich fühlte, daß ich nie etwas unternehmen würde, um hinter das Geheimnis des Bündels zu kommen

, V 121 (trad. modifiée) / S 88 : « Ich war stolz auf das Bündel, weil es lebte. Was es sich dachte, während es tief unter den anderen Menschen atmete

, Der Sinn seines Rufes blieb mir so dunkel wie sein ganzes Dasein : Aber es lebte und war täglich zu seiner Zeit wieder da

, Voir à cet égard sa réflexion de 1956 : « Tant qu'il reste de par le monde quelques hommes dépourvus de tout pouvoir, je ne puis désespérer complètement. », Canetti, Le Territoire de l'homme, p.1164

F. Voir and . Eigler, , p.143

V. Fuchs, The Dignity of Difference, p.205

, V 121 : « comme si j'avais pu le blesser ou lui causer un dommage » / S 88 : « als könnte ich es verletzen und gefährden

S. Voir, «. Henke, . Im-besonderen, and . Oder, die unmögliche Wissenschaft vom einzigartigen Wesen, Singularitäten, Literatur -Wissenschaft -Verantwortung, pp.244-245, 2001.

E. Lévinas, L. Totalité, and . Haye, , 1961.

V. Fuchs, The Dignity of Difference, p.143

, Aber es lebte, und mit einem Fleiß und einer Beharrlichkeit ohnegleichen sagte es seinen einzigen Laut, sagte ihn Stunden und Stunden, bis es auf dem ganzen weiten Platz der einzige Laut geworden war, vol.122

, quand la vie se manifeste et se fait entendre de la sorte, et même si elle est réduite à son expression la plus élémentaire, à l'image de ce langage rituel, la mort est quasiment vaincue. Ainsi, l'« invisible » résistant à la mort pourrait parfaitement symboliser le mythe fondateur de toute l'oeuvre de Canetti que Manfred Schneider voit incarné dans « l'estropié, son opiniâtreté et son corps symbolique 52 ». Dernier portrait d'une galerie de personnages luttant contre leur handicap, l'« invisible » illustre le fait que, dans les Voix de Marrakech, le grotesque incarne finalement une forme d'héroïsme, comme le dit si justement Susan Sontag 53 . En outre, cette fin peut se lire comme l'illustration d'un tournant, mis en évidence par la critique, qui sépare « le chaos et la fin du monde des premières fictions de Canetti » de la « sanctification du vivant devenue le but de sa pensée dans la maturité 54 », à commencer par le livre sur Marrakech. Une sanctification de la vie qui prend en outre une dimension très personnelle lorsqu'on lit cette note datant de 1970, où Canetti, en revenant sur une lecture publique s'étant terminée par ce dernier chapitre des Voix de Marrakech, qualifie « L'invisible » d'« hommage éternel » à sa première femme, Véza, décédée en 1963 55 . À défaut de pouvoir être vaincue dans la vraie vie, que l'invisibilité est avant tout un attribut divin 50 . Quoi qu'il en soit, la dernière phrase des Voix de Marrakech, à qui la fictionnalisation des expériences du voyage apporte un fort potentiel utopique, distille l'essence même du livre et, au-delà, de l'oeuvre de Canetti, vol.51

Z. Voir-notamment, , p.76

S. Voir-viktor, , p.282

M. Schneider and O. , Voir aussi Narjes Khodaee Kalatehbali, p.22

S. Sontag, , p.97

Y. Ishaghpour, , p.124

H. Voir-sven, , p.548

D. Canetti and T. Buch-gegen-den,

, On pourrait ainsi commencer par reprendre ici l'une des interrogations formulées dès la sortie du livre en 1968 : à quoi bon lire le récit d'un voyage dans une ville marocaine remontant à 1954, alors que cette ville, et le pays dans lequel elle se situe, ont connu de profondes transformations depuis l'époque de la rédaction du livre 3 ? Quel peut en effet être l'intérêt d'un tel livre pour le lecteur occidental du xxi e hormis un certain pouvoir anachronique de réenchantement de notre monde hypermoderne par le biais d'un exotisme devenu suspect, douteux 4 ? En dépit de ces réserves compréhensibles, en partie légitimes, on peut néanmoins démontrer, comme j'ai essayé de le faire dans cette étude, qu'il existe, aujourd'hui encore, des raisons valables de s'intéresser à ce bref mais substantiel récit d'Elias Canetti, à commencer par la pérennité de certains aspects du portrait que l'écrivain a dressé de la ville marocaine. En effet, à visiter le Marrakech d'aujourd'hui, sur les pas de l'écrivain, force est de constater que, bien que sous maints aspects la ville actuelle n'ait plus grand chose à voir avec celle de 1954, le lecteur peut y retrouver une bonne partie des phénomènes décrits dans le livre (les mendiants aveugles, les animations de Jemâa El Fna, le fonctionnement de l'habitat, etc.). Ce lecteur peut ainsi y vérifier la pertinence et la justesse d'un certain « esprit » de la ville que Canetti a su distiller dans sa prose, une qualité littéraire qui a convaincu des connaisseurs intimes des lieux tels que l'écrivain espagnol Juan Goytisolo, cette hypothèse vaut en particulier pour les Voix de Marrakech, dans la mesure où ce livre a depuis toujours joué un rôle plutôt marginal dans l'oeuvre et les études canettiennes

J. Günther, Voir aussi, trente années plus tard, la reprise de cette question par Steffi Graenitz, « Der gespaltene Augenblick. Beobachtungen in Marokko -ein halbes Jahrhundert nachdem der Schriftsteller Elias Canetti es erlebt hat. », dans Süddeutsche Zeitung, p.174, 1999.

P. Voir and . Bekes,

M. Voir and . Durzak, Ein kanonischer Text ? », op. cit, p.459

, Pour une approche générale du problème de l'actualisation des oeuvres littéraires du passé, voir Yves Citton

E. Voir-manfred-durzak and . Canetti, Formen des Umgangs mit dem "Fremden, Am Beispiel der Stimmen von Marrakesch », dans Manfred Durzak et Beate Laudenberg (dir, p.97, 2000.

K. Narjes-khodaee, , p.72

K. Hornik, Johannes Görbert, op. cit, pp.14-19

, Sept axes seront retenus à cet effet : l'appartenance du récit au genre viatique, à la littérature de voyage (1) ; son inscription dans la problématique de l'orientalisme (2) ; la dimension anthropologique du livre (3) ; les rapports du livre avec les autres oeuvres, théories et concepts de Canetti (4) ; en particulier ses liens étroits avec la notion de métamorphose (5), des théories et débats récents dans le domaine des études littéraires et culturelles, en poussant plus loin certaines approches et idées utilisées précédemment

, Un récit de voyage ?

, Suite au tournant interculturel des études littéraires, dans les années 1980 10 , ce jugement a été révisé jusqu'à considérer aujourd'hui le livre non seulement comme une sorte de « chef-d'oeuvre mineur 11 », mais comme un véritable « texte-clé 12 ». Toutefois, même après avoir fait l'objet d'une certaine réévaluation critique sur le plan international, Les Voix de Marrakech restent quelque peu à la marge des études canettiennes, notamment en France. Ainsi, dans l'excellente introduction publiée par Olivier Agard 13 , à laquelle cette étude s'est souvent référée, aucun chapitre, aucune section ne leur est consacrée, leur évocation se limitant à quelques remarques aussi justes qu'éparses. Il faut admettre que, comparé à l'univers romanesque d'Auto-dafé et à sa force dramatique, ou à la somme universelle proposée par Masse et Puissance, qui essaie de « prendre le, Les Voix de Marrakech ont longtemps été considérées comme une oeuvre marginale à l'intérieur du corpus canettien, une appréciation qui n'est pas sans lien avec sa classification parmi les récits de voyage

, Il serait toutefois souhaitable que le livre fasse l'objet d'un regain d'attention critique

S. Hanuschek, , p.500

, Voir aussi Christophe Den Tandt et Mireille Tabah, Par rapport à ce tournant, voir notamment Doris Bachmann-Medick, 2004.

J. Preece and O. , , p.95

. Durzak, Ein kanonischer Text ? », op. cit, p.459

. Olivier-agard,

L. Canetti and O. Territoire-de-l'homme, On se souvient que, dans le paratexte de la première édition, l'auteur précise que l'expérience vécue du voyage n'a pas donné lieu -dans l'ici-maintenant du séjour -à une prise de notes ; ce n'est qu'après son retour, et en s'appuyant sur sa seule mémoire, que Canetti est devenu capable de rédiger les notes qui donneront lieu à la composition du livre. Par ailleurs, certaines parties du texte se rapportent explicitement à ce temps « après » le voyage 16 , que Canetti a désigné comme « la deuxième partie, probablement la partie la plus intéressante du voyage 17 ». L'oeuvre naît dans le cadre d'une reconstitution fictionnelle du voyage et prend la forme d'un parcours à travers un espace-temps autrement plus étendu que la seule ville marocaine de mars 1954. Plus généralement, on a vu que la dimension documentaire -fonction classique du récit de voyage 18 -est plutôt faible dans le livre sur Marrakech. Parcourant la médina, le voyageur ressemble davantage à un flâneur qui s'égare qu'à un explorateur méthodique ou à un touriste empressé de collectionner les monuments et lieux d'intérêt de la ville. De la sorte, les descriptions de la cité marocaine fournies par les différentes parties du livre ne permettent aucune vue d'ensemble ; l'image de la ville reste partielle et parcellaire, p.1197

M. Durzak and . Canetti-war-in-marrakesch, , p.77

R. H. Lawson, Desert song(s) : Edith Wharton's and Elias Canetti's Reflections on Morocco, in "In Morocco" and "The Voices of Marrakesh" », dans Anna Grotans et alii (dir, De consolatione philologiae, vol.2, p.494, 2000.

. Canetti, Die Stimmen von Marrakech, édition originale, op

P. Voir and . Brenner, Der Reisebericht, Die Entwicklung einer Gattung in der deutschen Literatur, Francfort-sur-le-Main, 1989.

, Il faut néanmoins ajouter que ces caractéristiques s'expliquent en partie par un transfert de la dimension informative classique de la littérature de voyage vers d'autres médias, voir ibid, p.38

C. Zorach, , p.61, 1995.

E. W. Said and . Orientalism, Western Conceptions of the Orient, Londres et alii, Penguin, p.2003, 1978.

J. Voir and . Görbert, , p.94

S. Ferguson, , p.532

A. Fuchs, . Der, and . Blick, , p.83

R. Kabbani, , p.99

, Voir notamment les analyses des chapitres six et huit

K. Narjes-khodaee, , pp.20-70

A. G. Steussloff, , p.192

B. Fetz, , pp.80-81

S. Sontag, , p.5

A. Fuchs, . Der, and . Blick, , p.83

S. Huntington, Le Choc des Civilisations, 2007.

H. Murphy and «. "gute-reisende-sind-herzlos, A Companion to the Works of Elias Canetti, op. cit, p.171

M. Canetti, , pp.150-151

, Voir son analyse des symboles de masse de différentes nations dans Masse et puissance

E. Gotthold, N. Lessing, and . Le-sage, Voir aussi Boubia, « Der Geist der Ringparabel, p.226, 1997.

L. Michel-de-montaigne, . Essais, . Paris, . Gallimard, and . La-pléiade, , pp.1572-1592, 2007.

M. Abitbol, , p.147

, Voir à ce sujet Andrea Polascheg, op. cit

L. Voir-mary, ;. Pratt, J. C. Robert, and . Young, Imperial Eyes : Travel Writing and Transculturation, p.22004, 1992.

A. Fuchs, «. Der, and . Blick,

A. Voir and . Polascheg, , p.57

A. Fuchs, The Dignity of Difference, p.15

, enfermer les êtres, objets et phénomènes dans des causalités univoques et des appartenances exclusives équivaudrait pour lui à une perte de cette capacité essentielle de l'humanité qu'est l'aptitude à la métamorphose. Envisagé sous cette perspective, l'élément étranger décrit dans Les Voix de Marrakech n'est pas étranger en soi, mais il est conçu comme l'une des réalisations de la vitalité universelle, une possibilité parmi d'autres d'exister sur cette terre, le coeur secret du vivant 55 . Dans ce sens, on pourrait aller jusqu'à parler d'un universalisme de l'altérité chez Canetti 56 . Il s'ensuit que le Marrakech de son récit n'est pas tant un lieu culturellement, historiquement et géographiquement déterminé qu'un théâtre de la vie, de l'humanité tout entière 57 . On pourrait également parler d'une ville quelque peu atemporelle, voire mythique, dans le sens où Marrakech est approchée sous l'angle des concepts propres à l'oeuvre de Canetti (masse, puissance, mort, métamorphose) s'

, À ce titre, il représente une porte d'entrée privilégiée de l'oeuvre, créant un « appel d'air » qui peut pousser le lecteur à pénétrer plus en avant dans l'univers canettien 59 . Toutefois, parler de microcosme ne revient pas à dire que le livre sur Marrakech ne serait que la variation de thèmes et d'idées déjà présents dans les autres oeuvres, dans le sens d'un « système Canetti 60 » se reproduisant dans chaque oeuvre, Comme l'a montré l'analyse des différents chapitres des Voix de Marrakech, le livre entretient d'innombrables liens avec les autres textes de Canetti, si bien qu'on pourrait parler à son égard d'un véritable microcosme de l'oeuvre canettienne, vol.300, pp.1170-1171

D. Barnouw, , p.50

B. Zeyringer, , p.72

A. Voir and . Fuchs, The Dignity of Difference, p.201

. Voir-aussi-bruno and O. Zeyringer, et Karoline Hornik, op. cit, p.118

K. Zepp,

H. Voir-sven, , p.12

H. Knoll,

. Ibid, , pp.326-327

K. Voir and . Zepp, , p.214

A. G. Steussloff, , p.203

B. Zeyringer, , p.119

V. Canetti, La Langue sauvée, p.197

F. Voir and . Eigler, , p.144

. Voir-narjes-khodaee and O. Kalatehbali, Voir plus généralement Arjun Appadurai, Après le colonialisme, Les conséquences culturelles de la globalisation, trad. de l'anglais par Françoise Bouillot, p.15, 2005.

O. Voir-bruno-zeyringer, , p.242

«. Durzak and . Canetti,

Y. Ishaghpour, , pp.48-49

S. Hanuschek, , p.184

A. Fuchs, . Der, and . Blick, , p.625

E. Voir, A. Benbassa, and . Rodrigue, , p.16

J. Klein and O. , , p.62

J. Görbert, , p.41

O. Voir-giulia-radaeli, personnels et universels, actuels et passés. La ville marocaine dépeinte par Canetti renvoie à des espaces et des temps fort divers, si bien que son apparente marginalité et ses particularismes se transforment finalement en noeud géographique, historique et culturel à portée universelle. À partir de cet espace « glocal 87 », le récit met en oeuvre un jeu (inter-)textuel où s'enchevêtrent différents champs référentiels, biographiques, historiques ou livresques 88 . Passé et présent, faits réels et fiction, la diversité des religions, cultures et caractères, se fondent en une nouvelle unité 89 , incarnée par Marrakech, p.18

, Les doutes qu'elle soulève, les questions qu'elle laisse sans réponse, obligent le lecteur à devenir actif, à compléter, à aller plus loin 91 . Dans ce sens, il pourrait aller, comme j'ai essayé de le faire à certains endroits, jusqu'à pratiquer une lecture « en contrepoint 92 », lorsque par exemple l'écrivain s'inscrit, ne serait-ce que de manière implicite, dans une certaine tradition orientaliste ou colonialiste qu'il s'agit alors de faire ressortir. Dans le même ordre d'idée, on pourrait aller jusqu'à affirmer que l'intérêt du livre pour le lecteur actuel -sensibilisé aux problèmes soulevés par l'histoire de la colonisation et du conflit israélo-palestinien -réside précisément en ce qu'il semble se situer dans un entre-deux entre, d'une part, la perspective orientaliste qui y transparaît encore par moments, Les commentaires et analyses de cette étude ont montré que Les Voix de Marrakech est un texte d'une grande complexité soulevant des questions essentielles et ouvrant de nombreuses perspectives au-delà du strict cadre de l'interprétation littéraire

R. Robertson, Globalization, Social Theory and Global Culture, 1992.

A. G. Steussloff, , p.200

J. Voir and . Görbert, , p.70

K. Voir and . Hornik, , pp.118-136

S. Hanuschek, , p.533

A. Dunker and K. Lektüren, , p.39

P. Michael and L. , Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1997. grand défi est sans doute celui d'un vivre-ensemble dans la paix et dans la différence. Car [?] la littérature permet d'éprouver et de développer de manière expérimentale une pensée se situant dans plusieurs contextes et logiques culturelles, Der postkoloniale Blick, Deutsche Schriftsteller berichten aus der Dritten Welt

O. Ette, E. Transarea, . Literarische-globalisierungsgeschichte, . Berlin, W. Boston et al., Sur ce lien entre l'expérience littéraire et l'apprentissage du vivre-ensemble au sein d'une société pluriculturelle, p.5, 2012.

, Die Stimmen von Marrakech, Aufzeichnungen nach einer Reise, Francfort-surle-Main, 1980.

D. Stimmen-von-marrakech, Aufzeichnungen nach einer Reise, dans Gesammelte Werke, vol.VI, 1995.

, Les Voix de Marrakech, journal d'un voyage, trad. de l'allemand par François Ponthier, 1980.

, Les Voix de Marrakech, journal d'un voyage, trad. de l'allemand par François Ponthier, 1986.

D. Stimmen-von-marrakesch, Aufzeichnungen nach einer Reise, trad. de l'allemand par François Ponthier, préf. et notes de Claude Mouchard et Hans Hartje, Paris, Librairie générale française, 1992 (« Le Livre de Poche » = édition bilingue annotée

, Autres oeuvres de Canetti en langue allemande

G. Werke, Munich et Vienne, Hanser, vol.10, 1992.

D. Hörwerk, Das Buch gegen den Tod, 1953.

P. Auto-da-fé, . Arhex, and G. Paris, Écrits autobiographiques, préface et annotations par Michel-François Demet, trad. de l'allemand par Michel-François Demet, Armel Guerne, Bernard Kreiss et Walter Weideli (réunit : Histoire d'une jeunesse : La langue sauvée, 1968.

, Le Territoire de l'homme

, Le Coeur secret de l'horloge, 1998.

R. Masse and . Rovini, , 1966.

, La Conscience des mots, essais, trad. de l'allemand par Roger Lewinter, 1954.

, Travaux sur l'oeuvre de Canetti en général, 2005.

O. Agard and E. Canetti, AngeLovA, Penka, Elias Canetti -Spuren zum mythischen Denken, 2003.

D. Barnouw, E. Canetti, . Stuttgart, and . Metzler, BArtsch, Kurt et Gerhard Melzer (dir.), Elias Canetti, Graz, Droschl, Leben und Werk deutschsprachiger Autoren, vol.8, pp.60-70, 1979.

O. Borodatschjova, Ich will, was ich war, werden », Die autobiographische Trilogie von Elias Canetti, 2002.

F. Boubia, . Exilliteratur, and . Entgrenzungskultur, Identität und Alterität bei Elias Canetti », dans menninghAus, Winfried et Klaus R. Scherpe (dir.), Literaturwissenschaft und politische Kultur, pp.274-280, 1985.

D. Darby, Critical Essays on Elias Canetti, p.327, 2000.

P. Djoufak, H. Entortung, . Sprache, and . Identitätsbildung, Zur Erfindung von Sprache und Identität bei Franz Kafka, 2010.

M. Dufresne, L. , E. Canetti, and B. , , 2014.

M. Durzak, ». Elias-canetti, and . Dans-steinecke, Deutsche Dichter des 20. Jahrhunderts, pp.478-495, 1994.

F. Eigler, E. Das-autobiographische-werk-von, . Canetti, . Verwandlung, . Identität et al., Canettis Aphorismen zur Sprache, 1988.

S. Ferguson, E. Canetti, ». Multiculturalism, and P. Dans, , pp.532-595, 1997.

A. Fuchs, The Deeper Nature of My German" : Mother Tongue, Subjectivity, and the Voice of the Other in Elias Canetti's Autobiography », dans Lorenz, Dagmar (dir.), A Companion to the Works of Elias Canetti, pp.45-60, 2004.

S. Hanuschek, E. Canetti, . Biographie, . Munich, . Vienne et al., Der Zukunftsfette, Neue Beiträge zum Werk Elias Canettis, Dresde, Neisse, 2008. henke, Silvia, « Im Besonderen oder "die unmögliche Wissenschaft vom einzigartigen Wesen" : zur Konstruktion autobiographischer Räume bei Roland Barthes? Elias Canetti und Else Lasker-Schüler », dans schuLLer, Marianne et Elisabeth Strowick (dir.), Singularitäten, Literatur -Wissenschaft -Verantwortung, pp.237-252, 2001.

Y. Ishaghpour, E. Canetti, P. , and L. Différence, Die Lesbarkeit der Welt, Elias Canettis Anthropologie und Poetik, Posznan, éditions de l'Université Adam Mickiewicz, 1984. kirsch, Konrad, Die Masse der Bücher, Eine hypertextuelle Lektüre von Elias Canettis Poetik und seines Romans « Die Blendung, Zur Rekonstruktion eines Wirklichkeitsentwurfs, 1990.

T. Lappe and E. Canettis-aufzeichnungen, Modell und Dialog als Konstituenten einer programmatischen Utopie, pp.1942-1985, 1988.

L. Du-cardonnoy, L. «. Éric, and ». Refléxions, Elias Canetti : une esthétique de la discontinuité, Berne et alii, 1997.

D. Lorenz, A Companion to the Works of Elias Canetti, 2004.

D. Lorenz and . Canetti, s Final Frontier : The Animal », dans Lorenz, Dagmar (dir.), A Companion to the Works of Elias Canetti, pp.239-257, 2004.

M. Mack, Anthropology as Memory : Elias Canetti's and Franz Baermann Steiner's Responses to the Shoah, Tübingen, Niemeyer, 2001. mAgris, Claudio, « Ein Schriftsteller, der aus vielen Personen besteht, Canetti und Kakanien », dans coLL, Hüter der Verwandlung, Beiträge zum Werk von Elias Canetti, pp.260-273, 1985.

J. G. Pankau and . Elias, Canetti -das Selbstbewusstsein des Außenseiters », dans jAhn, Jüdische Autoren Ostmitteleuropas im 20. Jahrhundert, Francfort-sur-le-Main et alii, pp.335-358, 2002.

J. G. Pankau, Images of Male and Female in Canetti's Fictional, Autobiographical, and Theoretical Work », dans Lorenz, pp.217-238, 2004.

E. Piel, E. Canetti, ;. Preece, J. , «. Canetti et al., roBin, Régine, Le Deuil de l'origine, une langue en trop, la langue en moins, p.2003, 1984.

S. Scheichl, . Paul, &. Canetti's-"aufzeichnungen, and L. Dans, Dagmar (dir.), A Companion to the Works of Elias Canetti, pp.123-135, 2004.

M. Schneider and . Die-krüppel-und-ihr-symbolischer-leib, Hüter der Verwandlung, Beiträge zum Werk von Elias Canetti, Über Canettis Mythos », dans coLL, pp.22-41, 1985.

S. Sontag, ». Geist-als-leidenschaft, and . Dans-coll, Hüter der Verwandlung, Beiträge zum Werk von Elias Canetti, pp.90-110, 1985.

G. Stieg, « Les langues de l'exil ou pourquoi Elias Canetti n'est pas devenu sioniste », dans henninger, Exterritorialité de la littérature allemande, pp.107-116, 2002.

G. Stieg, Elias Canetti à la Bibliothèque Nationale de France, n° spécial de la revue Austriaca, p.61, 2005.

G. Stieg, E. Erinnerungen-an, and . Canetti, hAnuschek, Sven (dir.), Der Zukunftsfette, Neue Beiträge zum Werk Elias Canettis, Dresde, Neisse, pp.13-28, 2008.

G. Stieg and J. Valentin, « Ein Dichter braucht Ahnen » : Elias Canetti und die europäische Tradition, Zurich, Lang, 1997. suchy, Viktor, « Exil in Permanenz, Elias Canetti und der unbedingte Primat des Lebens », dans DurzAk, Die deutsche Exilliteratur, pp.282-290, 1933.

K. Wachinger, Wieprecht-roth, Stefanie, « Die Freiheit in der Zeit ist die Überwindung des Todes », Überleben in der Welt und im unsterblichen Werk, Eine Annäherung an Elias Canetti, Wurtzbourg, Königshausen & Neumann, 2004.

K. -. Zepp and . Peter, Francfort-sur-le-Main et alii, Lang, 1990. zymner, Rüdiger, « "Namenlos" und "unantastbar, Elias Canettis poetologisches Konzept », dans Deutsche Vierteljahresschrift, pp.570-595, 1995.

R. Zymner, Canettis Beitrag zur jüdischen Literatur in deutscher Sprache », dans LAmping, Dieter (dir.), Identität und Gedächtnis in der jüdischen Literatur nach 1945, pp.46-61, 2003.

P. Bekes and . Der, Körper der Sprache und die Sprache des Körpers, Zu Elias Canettis "Die Stimmen von, Interkultureller Literaturunterricht, Konzepte -Modelle -Perspektiven, pp.242-258, 2006.

F. Bondy and . Die-stimmen-von-marrakesch, Neue Zürcher Zeitung, vol.12, 1968.

F. Boubia and . Elias-canetti-in-marrakesch, Ein Spaniole auf der Suche nach der verlorenen Heimat, turk, Horst et alii (dir.), Kulturelle Grenzziehungen im Spiegel der Literaturen, pp.284-298, 1998.

F. Boubia, . Exilliteratur, and . Entgrenzungskultur, Identität und Alterität bei Elias Canetti », dans menninghAus, Winfried et Klaus R. Scherpe (dir, pp.274-280, 1999.

F. Boubia and . Der, Geist der Ringparabel im Mittelmeerraum, pp.257-270, 2005.

S. Bub and . Die, Rufe der Blinden und der Laut des Unsichtbaren, Zu Elias Canettis "Die Stimmen von Marrakesch" », dans Germanisch-Romanische Monatsschrift, pp.331-343, 2004.

M. Durzak, E. Canetti-war-in-marrakesch, . Der-neuen-"reihe, and . Hanser, Meisterliche Ornamente der Welterkenntnis », dans Die Welt der Literatur, 1968.

M. Durzak and . Elias-canetti, Formen des Umgangs mit dem "Fremden, Am Beispiel der Stimmen von Marrakesch », dans DurzAk, Manfred et Beate Laudenberg (dir, pp.91-103, 2000.

M. Durzak, . Ein, and . Text, Die Stimmen von Marrakesch" », dans Auer, Michaela et Ulrich Müller (dir.), Kanon und Text in interkulturellen Perspektiven : « Andere Texte anders lesen, Un regard? une ville, pp.455-463, 1980.

B. Fetz and . Dialektik-der-ethnographie, Die Stimmen von Marrakesch », dans BArtsch, Kurt et Gerhard Melzer (dir.), Elias Canetti, pp.79-93, 2005.

A. Fuchs, . Der, and . Blick, Ansätze zur einer Semiotik des Tourismus », dans Fuchs, Reisen im Diskurs, Modelle der literarischen Fremderfahrung von den Pilgerberichten bis zur Postmoderne, pp.71-86, 1995.

A. Fuchs and . The, Dignity of Difference : Self and Other in Elias Canetti's "Voices of Marrakesh, Critical Essays on Elias Canetti, pp.201-212, 2000.

. Gellner?-christoph, E. Schriftstellerreisen-in-die-islamische-welt, and . Canetti, Stimmen der Zeit, issue.223, pp.623-637, 2005.

H. G. Göpfert, ». Zu-den-stimmen-von-marrakesch, S. H. Dans-kaszynski, and . Dir, Die Lesbarkeit der Welt, Elias Canettis Anthropologie und Poetik, Posznan, éditions de l'Unversité Adam Mickiewicz, pp.35-50, 1984.

J. Görbert, P. Und-kulturdiagnostik, and Z. E. Canettis, Die Stimmen von Marrakesch, 2009.

S. Graenitz and A. Der-gespaltene, Beobachtungen in Marokko -ein halbes Jahrhundert nachdem der Schriftsteller Elias Canetti es erlebt hat », dans Süddeutsche Zeitung, 19 octobre 1999. grAF, Hansjörg, « Ein Zeitgenosse jenseits der Mode, Elias Canettis marokkanische Aufzeichnungen, pp.161-163, 2005.

B. Greiner and . Allah, Der Gottesname im Munde des Christen und Juden (Goethes West-östlicher Divan und Elias Canettis Die Stimmen von Marrakesch) », dans Arcadia, pp.256-275, 1993.

J. Günther, ». Die-stimmen-von-marrakesch, . Dans-neue-deutsche, and . Hefte, , pp.167-174, 1968.

H. Gumprecht, ». Fragen-an-eine-fremde-welt, R. Dans-neues-deutschland-;-heiligenthal, «. "die-heiligen-der-wiederholung, ;. Hilsbecher et al., Texte über Texte, Interdisziplinäre Zugänge, Francfort-sur-le-Main et alii, Gedanken zur religiösen Erfahrungswelt Elias Canettis am Beispiel der "Rufe der Blinden" », dans pohL, Inge et Jürgen (dir.), pp.208-209, 1968.

K. Hornik and «. Vielleicht, Elias Canettis "Die Stimmen von Marrakesch" als das "Andere" seiner Autobiographie », dans hAnuschek, Sven (dir, Der Zukunftsfette, Neue Beiträge zum Werk Elias Canettis, Dresde, Neisse, pp.113-136, 2008.

E. Horst and . Elias-canetti, Die Stimmen von Marrakesch" », dans Neue Rundschau, pp.724-727, 1968.

J. Klein and . Das, Unsichtbare des Sichtbaren : Elias Canettis "Die Stimmen von Marrakesch" neu gelesen », dans Weimarer Beiträge, pp.389-397, 1994.

R. H. Lawson, Desert song(s) : Edith Wharton's and Elias Canetti's Reflections on Morocco, Morocco" and "The Voices of Marrakesh" », dans grotAns, Anna et alii (dir.), De consolatione philologiae, vol.2, pp.489-498, 2000.

P. Meier and . Geist, aus Anschauung gekeltert, Zu einem Prosaband Elias Canettis », dans Tages-Anzeiger, pp.10-1968

C. Meyer, Subvertir les codes du voyage en Orient, Stratégies d'écriture dans, pp.245-256, 2009.

C. Meyer, . Métamorphose, ». Esthétique-littéraire-chez-canetti, F. Dans-bancaud, and K. Winkelvoss, Poétiques de la métamorphose dans l'espace germanique et européen, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, pp.307-322, 2013.

H. Murphy and «. "gute-reisende-sind-herzlos, A Companion to the Works of Elias Canetti, Canetti in Marrakesh », dans Lorenz, pp.157-173, 2004.

G. Radaelli, L. Mehrsprachigkeit, E. Sprachwechsel-bei, I. Canetti, . Bachmann et al., reich-rAnicki, Marcel, « Dies Marrakesch ist überall, Elias Canettis hintergründige Reiseskizzen, dans Die Zeit, 8 novembre 1968. steinmAnn, Siegfried, « Im Spiegel des Fremden : Selbstfindung und Selbstverlust bei Elias Canetti und Siegfried Lenz », dans Wiesinger, vol.9, pp.343-348, 2000.

A. Stoll and . Sepharads-widerstand, Zur poetischen Produktivität der jüdischen Kultur Spaniens nach dem Vertreibungsverdikt », dans stoLL, André (dir.), Sepharden, Morisken, Indianerinnen und ihresgleichen, pp.15-46, 1997.

W. Winkler, E. C. Geschichten-vom-träumenden-exoten, and . Reisebericht, Die Stimmen von Marrakesch" », dans Süddeutsche Zeitung, 30 avril 2004. zeyringer, Bruno, Die Erfahrung der Fremde, Elias Canetti : Die Stimmen von Marrakesch, Italo Calvino : Le città invisibile (Die unsichtbaren Städte), thèse de doctorat, Tübingen, 1995. zorAch, Cecile, « The Outsider Abroad, Canetti in Marrakesh », dans Modern Austrian Literature, pp.47-64, 1983.

, Théorie et histoire de la littérature et de la culture

A. Appadurai and A. Le-colonialisme, Les conséquences culturelles de la globalisation, trad. de l'anglais par Françoise Bouillot, 2005.

B. Ashcroft, G. Griffiths, and H. Tiffin, Post-Colonial Studies, The Key Concepts, 2007.

B. Bach, La littérature interculturelle de langue allemande, vol.51, 2012.

. Bachmann-medick, Kultur als Text, Die Anthropologische Wende in der Literaturwissenschaft, 1995.

M. Bakhtine, François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance, 1965.

R. Barbier, L. Pensée-chinoise-en, and O. , Métissage des cultures et ouverture de la conscience

H. K. Bhabha, Une théorie postcoloniale, trad. de l'anglais par Françoise Bouillot, 2007.

P. Brenner, Der Reisebericht, Die Entwicklung einer Gattung in der deutschen Literatur, Francfort-sur-le-Main, 1989.

P. Brenner and . Die-erfahrung-der-fremde, Zur Entwicklung einer Wahrnehmungsform in der Geschichte des Reiseberichts », dans Brenner, Peter (dir.), Der Reisebericht, Die Entwicklung einer Gattung in der deutschen Literatur, Francfort-sur-le-Main, Interkulturelle Literatur in Deutschland : ein Handbuch, p.2007, 1989.

Y. Lire, Pourquoi les études littéraires ?, Pour une géographie littéraire, 2007.

J. Demorgon, Den tAnDt, Christophe et tABAh, Mireille (dir.), Altérités, Nouvelles approches de la culture, de la représentation et de la différence (= Degrés, Complexité des cultures et de l'interculturel, Contre les pensées uniques, 2007.

J. Derrida and L. &. , Animal que donc je suis, Dunker, Axel (dir.), (Post)kolonialismus und deutsche Literatur, Impulse der angloamerikanischen Literatur-und Kulturtheorie, 2005.

A. Dunker and K. Lektüren, Koloniale Strukturen in der deutschsprachigen Literatur des 19, Jahrhunderts, 2008.

M. Durzak, L. Im-interkulturellen-kontext, . Wurtzbourg, . Königshausen-&-neumann, L. Ottmar et al., Das Bild des Nahen Ostens in der deutsche Prosa seit 1945, Untersuchungen zum Charakter und der Funktion von Orientalismuskonzepten bei modernen deutschsprachigen Autorinnen und Autoren, Francfort-sur-le-Main et alii, kALAtehBALi , Narjes Khodaee, Das Fremde in der Literatur, Postkoloniale Fremdheitskonstruktionen in Werken von Elias Canetti, pp.490-507, 1989.

D. Lassalle and D. Weissmann, Ex(tra)territorial, Les territoires littéraires, culturels et linguistiques en question -reassessing territory in literature, culture and language, 2014.

K. Lazaare, Marokko in deutschen Reiseberichten des 19. und beginnenden 20. Jahrhunderts, Vorstudien zur deutschen Wahrnehmung einer islamischen Region, Francfort-sur-le-Main et alii, 1998.

N. Lazarus, Penser le postcolonial -Une introduction critique, trad. de l'anglais par Marianne Groulez, Christophe Jaquet et Hélène Quiniou, 2006.

L. Bris, M. , and J. Rouaud, Pour une littérature-monde, 2007.

P. Lejeune and L. Pacte-autobiographique, Le riDer, Jacques et Fridrun Rinner (dir.), Les littératures de langue allemande en Europe centrale, Des Lumières à nos jours, 1975.

P. Lützeler, ;. Michael, . Francfort-sur-le-main, C. Suhrkamp, L. Mythe et al., Europe littéraire et l'ailleurs, Paris, PUF, 1998. nAchit, Rachida, Literarische Bilder von Marokko : Darstellungsformen in deutschen Übersetzungen marokkanischer Autoren und in deutschsprachiger Literatur, Münster et alii, Waxmann, 1997. oBenDiek, Edzard, Der lange Schatten des babylonischen Turmes, Das Fremde und der Fremde in der Literatur, 1988.

M. Pratt and . Louise, Imperial Eyes : Travel Writing and Transculturation, London, Routledge, 1992. poLAschegg, Andrea, Der andere Orientalismus, Regeln deutsch-morgenländischer Imagination im 19. Jahrhundert, Berlin et alii, 2005.

F. Revaz, Action et Narration, Louvainla-Neuve, De Boeck -Duculot, 2009. roBertson, Roland, Globalization, Social Theory and Global Culture, Orientalism, Western Conceptions of the Orient, 1978.

D. Weissmann, Littérature et migration : écrivains germanophones venus d'ailleurs, vol.197, 2011.

W. Welsch, Mike et Scott Lash (dir, von sAALFeLD, Lerke, « Schluss mit dem Schubladen-Denken », dans Chamisso, Viele Kulturen -eine Sprache, pp.26-28, 1999.

B. Waldenfels, Topographie de l'étranger, Essais pour une phénoménologie de l'étranger, trad. Francesco Gregorio et alii, 2009.

B. Westphal, L. Géocritique, ;. Young, and J. C. Robert, Réel, fiction, espace, Paris, Éditions de Minuit, vol.2, 2004.

M. Abitbol and H. Du-maroc, , 2009.

L. Anonyme, U. Mille, and . Nuits, traduits de l'arabe par Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel, 2005.

E. Benbassa and A. Rodrigue, Histoire des Juifs sépharades, de Tolède à Salonique, 2002.

F. Bonjean, :. Marrakech, and R. Maroc, Office marocain du tourisme, 1951.

C. Bordes-benayoun, ». Les-territoires-de-la-diaspora-judéo-marocaine-postcoloniale, and D. Dans, Marrakech en trois jours, avant propos de Pierre Lyautey, éditions Pasuma, pp.99-112, 1954.

H. Fichte, D. Platz-der-gehenkten, R. Francfort-sur-le-main, ;. Fischer, and E. Gottreich, The Mellah of Marrakesh, Jewish and Muslim Space in Morocco's Red City, 1979.

R. Kabbani, Imperial Fictions : Europe's Myths of Orient, 2008.

G. Maxwell, Lords of the Atlas, The Rise and Fall of the House of Glaoua 1893-1956, 1966.

, Langue et territoire, Études en aménagement linguistique / Language and Territory, Une langue sans territoire ? Le judéo-espagnol dans le discours des instituteurs de l'Alliance israélite universelle (1860-1913) », dans reguigui, Ali et Julie Boissonneault (dir.), pp.373-392, 2014.

, Mohamed et Samia Abdel-Adim, (dir.)

, patrimoine culturel immatériel de Marrakech, du Maroc et de l'humanité, 2006.

E. Westermarck and . Morocco, Voyage à Marrakech, trad. par Fréféric Monneyron, 1920.

A. Benjamin and . Walter, Écrits français, prés. et intro, 1991.

J. Bidet and E. Kouvélakis, Dictionnaire Marx contemporain, 1959.

B. Busch, «. Thomas, . Die-sprache, and . Davor, Zur Imagination eines Sprechens jenseits gesellschaftlich-nationaler Zuordnung », dans Bürger-koFtis, Michaela, Hannes Schwaiger, Sandra Vlasta (dir.), Polyphonie -Mehrsprachigkeit und literarische Kreativität, pp.81-103, 2010.

A. Césaire, P. , and P. Africaine, cornet, Christine, « Système concessionnaire et police française : un exemple original de la politique coloniale de la France à Shanghai », dans BLAnchon Flora (dir.), Banquier, savant, artiste : présences françaises en Extrême-Orient au xx e siècle, pp.55-73, 1956.

J. Demorgon, E. Will, M. N. Carpentier-;-eckermann, and J. Peter, Gespräche mit Goethe in den letzten Jahren seines Lebens, Francfort-sur-le-Main, pp.1836-1848, 1981.

J. Goethe, . Wolfgang, I. I. Faust, and T. J. Malaparte, , 1832.

J. Grimm and . Wilhelm, Contes pour les enfants et la maison, édités et traduits par Natacha Rimasson-Fertin, 1997.

G. Lessing, . Ephraim, and . Nathan-le-sage, , 1779.

E. Lévinas, T. Et-infini, and L. Haye, Nijhoff, 1961. mAuss, Marcel, « Essai sur le don : forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, pp.149-279, 1973.

M. Montaigne, L. De, and . Essais, , pp.1572-1592, 2007.

, 338 métAmorphoses intercuLtureLLes. les Voix de Marrakech D'eLiAs cAnetti nietzsche, Considérations inactuelles I et II, trad. de l'allemand par Pierre Rusch, éd. de Giorgio Colli et Mazzino Montinari, 1990.

A. D. Peiter, Ritte durch den Wissensraum, Kamelbeschreibungen deutschsprachiger Orient-Reisender des 19, Jahrhunderts », dans Zeitschrift für Germanistik NF, vol.24, 1998.

.. .. Préface-de-gerald-stieg,

. .. Avant-propos,

I. Déplacement,

.. .. De-roustschouk-À-marrakech,

.. .. Du,

.. .. Genre,

». .. Ii, , p.63

, Lecture

L. and .. .. ,

.. .. Marché,

.. .. Le,

.. .. Métamorphose,

.. .. Espace-urbain,

L. .. , , p.135

, Lecture des chapitres sept et huit

L. Voyageur and .. .. ,

. Iv and . Sur, , p.217

, Lecture

L. and .. .. ,

. .. Ceci-est-mon-pain,

.. .. Misère,

. .. Demeure-la-voix,

.. .. Lecture-d'ensemble,

. .. Bibliographie,