"Done by app" : du design de services au quadrillage du réel
Résumé
The automated house brings to the fore the ideal of a total service: users could stay at home and see their needs cared for by design products which function as butlers. Smartphone apps potentially belong to this overall category, and the on-demand service apps work more specifically to reconfigure the service economy.
Using Giorgio Agamben’s definition of "dispositifs", I seek to demonstrate how the butler-apps display a specific set of uses and discourses that eventually work as a macro system redefining the urban grid. While the on-demand economy clearly marginalizes its underpaid delivery men/women, it is also a vector of alienation for the upper class "shut-in" who stay at home waiting for the completion of their chores. While one class wilfully withdraws from public space, entering into the comfort of private space the labor of a whole class is erased: the on-demand paradigm is not so much defined by dematerialization — a concept frequently invoked when discussing issues related to digital media and economy — than it is marked by an overall invisibility.
Dans le rêve de la maison automatisée réside l'idée d'un service total, complet, qui permettrait aux usagers de rester à domicile, leurs besoins étant satisfaits par des objets de design configurés comme des majordomes. Les applications disponibles sur smartphone appartiennent potentiellement à cette typologie, et ce sont plus particulièrement les applications dites " de conciergerie " et de livraison qui travaillent à recomposer l'économie de service sous l'appellation contemporaine d'économie du on-demand. En nous appuyant sur la définition donnée par Giorgio Agamben des " dispositifs " , nous souhaitons montrer comment, par les usages et par les discours qui entourent ceux-ci, les applications-majordomes font système et redéfinissent le tissu social urbain. Si le système du on-demand est clairement vecteur de paupérisation et de marginalisation pour les coursiers, il n'en est pas moins aliénant pour les shut-ins qui restent chez eux. Le labeur des uns est effacé, la présence des autres dans les grands centres urbains est discrétisée : le paradigme du on-demand semble être celui de l'invisibilité des personnes, plutôt que de la " dématérialisation " si souvent évoquée lorsqu'il est question du numérique.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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