Profils psychopathologiques des mères ayant accouché prématurément et impact sur le lien mère–enfant
Résumé
Objectifs
Peu de données sont disponibles sur le profil des symptômes dépressifs, anxieux et d’état de stress post-traumatique (ESPT) maternels après accouchement prématuré. Les objectifs de la présente étude sont d’examiner : premièrement, la typologie de mères ayant accouché prématurément en fonction des symptômes dépressifs, anxieux et d’ESPT ; et secondement, les différences entre ces typologies en termes de perception maternelle du tempérament de l’enfant, du lien mère–enfant et de l’implication maternelle dans les soins au bébé.
Méthode
Dans les 4 semaines suivant le retour au domicile de l’enfant, 110 femmes (âge moyen [ET]=29,5 [4,3] ans) ayant accouché prématurément ont rempli des questionnaires évaluant les symptômes dépressifs, anxieux et d’ESPT, l’implication maternelle dans les soins, la perception maternelle du lien mère–enfant et du tempérament du bébé.
Résultats
Trois groupes ont été identifiés : un premier appelé « groupe résilient » (n =41, 37 % de l’échantillon), caractérisé par un faible niveau de symptômes, un deuxième (n =23, 21 % de l’échantillon), « dépressif » caractérisé par un niveau élevé de symptômes dépressifs et un dernier « dépressif-anxieux-traumatisé » (n =46, 42 % de l’échantillon), caractérisé par des niveaux élevés de symptômes dépressifs, anxieux et d’ESPT. Nos résultats suggèrent aussi une influence négative des symptômes de dépression postnatale sur le lien mère–enfant.
Discussion
Seul un tiers des mères présentent un profil résilient et l’intensité des symptômes dépressifs semble impacter négativement les relations mère–enfant. Les recherches examinant l’impact de la dépression postnatale sur l’enfant en utilisant des observations directes des interactions mère–enfants sont à encourager.