. Éd and . Ernout, Traductions Marie-Hélène Garelli, 1961.

, Sur cette communication constante et directe entre la scène et les spectateurs, voir infra l'article de Marion Faure, p.25, 2009.

. Cf and . Plaut, , p.49

, Ménechme traite sa femme de portitor sans cesse à surveiller son passage de la porte : Chaque fois que je veux sortir, tu me retiens, tu me rappelles, tu me demandes où je vais, ce que je fais, de quelle affaire je m'occupe, ce que je vais chercher, ce que j'emporte, ce que j'ai fait dehors. C'est un douanier (portitorem) que j'ai épousé, je dois tout « déclarer », ce que j'ai fait et ce que je fais. nam quotiens foras ire uolo, me retines, reuocas, rogitas, quo ego eam, quam rem agam, quid negoti geram, quid petam, quid feram, quid foris egerim, étrangère et sauvage, en lieu d'accueil porteur de valeurs de civilisation et de justice restaurées

. L'image-de-la-marche, Un déménagement est même comiquement évoqué lorsque le beau-père de Ménechme I entendant Ménechme II affirmer qu'il n'est jamais venu dans cette maison, ahuri, l'interroge : Le père -Es-tu sain d'esprit, de souhaiter pareille chose et de nier avoir jamais mis les pieds dans la maison où tu habites, espèce de fou ? se. sanun es, qui istuc exoptes aut neges te umquam pedem in eas aedis intulisse ubi habitas, des pieds en mouvement traverse un texte qui traduit à maintes reprises le passage et l'exclusion 23

, Dismoi : avez-vous déménagé ? La fille -Mais pour aller où ? Et puis pourquoi, dis-moi donc ! [?] nisi quo nocte hac emigrasti. <Tu> concede huc, filia. Quid tu ais ? num hinc emigrastis ? Mat. Quem in locum aut <quam> ob rem, Et demande à sa fille : Cette nuit, tu n'aurais pas changé de maison ? Viens un peu par là, ma fille, pp.822-823

I. Ménechme, . Qui-n&apos;a-jamais, and . Bougé, se trouve dans la même situation de « passage » que son jumeau venu le chercher de loin, qui a parcouru les ports. L'intrigue met les deux personnages en mouvement, hors domicile, 23. Ménechme I se met à la porte, se fait héberger par la voisine, en l'occurrence la courtisane, qui le met elle-même à la porte. Lui-même menace de chasser sa femme : faxo foris uidua uisas patrem, Men. 113, « je te répudie et te renvoie chez ton père

, Une fois sorties, dans les premières scènes, de la maison du leno, elles n'y retournent plus, restant « en suspens » à l'extérieur, en attendant une reconnaissance par un père lui-même sans domicile dans la ville. Parallèlement, une stabilité reste évoquée ou affirmée : la jeune Adelphasie du Poenulus deviendra athénienne en rentrant à Carthage (superposition signifiante !). Ses valeurs sont déjà athéniennes. À la fin du Miles gloriosus, les personnages sont les acteurs d'une pièce à l'issue de la représentation. Ils sont dans les coulisses, laissant seul en scène le dernier acteur, le miles : il est clair que personne n'est réellement parti et que l'ailleurs est tout près. Alors que dans le rudens ou les Captiui, on affirme la force des valeurs civiques d'ordre et de justice pour recréer l'appartenance à un lieu, un foyer, une patrie et réintégrer les personnages au décor, les trois comédies que nous venons de parcourir disent à la fois l'instabilité d'un monde ouvert et complexe, l'ambiguïté du réel et la possibilité offerte par le théâtre de « repartir », d'ouvrir la scène vers un ailleurs, aussi la vente des biens et le départ : le statut et le départ sont indissociables. Est-elle le résultat d'une évolution du texte au fil des reprises ? Cette fin-là, la moins conventionnelle, n'oublie pas les données qui nous renvoient aux Menaechmi : les lieux seront vidés, seul le leno restera. La question de partir ou de rester est abordée à travers celle des biens. La ville des Menaechmi n'est qu'un jeu linguistique : c'est une ville double, comme le disent les jeux de mots sur Épidamne (epidamnus est le lieu de tous les dommages)