, Roger Lecotté se charge par ailleurs de faire venir le groupe des « Danseurs de Basse

». Bretagne, Il visite lui-même le café (le Métro) pour voir la disposition de la salle et la taille du vestiaire. Il écrit un discours ; mais c'est Georges Henri Rivière qui le prononce. D'ailleurs, ce dernier s'implique également à son propre niveau et selon ses compétences : il fait les démarches pour la promotion de Van Gennep au grade d'officier de la Légion d'honneur qui sera effective l'année suivante. Mais, dans ce théâtre d'une trêve générale qui va apaiser plus durablement les relations, les grandes incompatibilités persistent. Les rapports n'évolueront guère avec certains du MNATP, notamment le « service d'ethnologie musicale

R. Cela-ne-gâche-rien-pour and . Lecotté, L'important, c'est le clou du spectacle vers lequel la totalité de l'événement tend : l'allumage par le « maître

, Roger Lecotté a immortalisé l'instant et l'exposait à l'entrée de son appartement

À. Plumereau and . Tours, Van Gennep s'imposait ainsi à quiconque fréquentait Lecotté. C'était la raison pour laquelle il n'avait pas retenu le 23 avril, jour de l'anniversaire de Van Gennep, pour la célébration. Ce moment remplissait une fonction précise dans l'esprit de Lecotté. Il était chargé d'« évoquer symboliquement la lumière projetée par l'oeuvre du maître sur trois générations » et d'« inaugurer solennellement la première Saint-Jean en tant que fête corporative des folkloristes, vol.63

. C'est-cela and . Lecotté, Le « disciple fidèle » dont parlait Georges Henri Rivière n'a pu être véritablement le disciple (mais qui pouvait l'être ?). Son travail à la Bibliothèque nationale, ainsi que celui qu'il réalisait pour le BFIF (il écrivait des textes, relisait tous les articles

, Au moment où il prend sa retraite en 1965, si les projets sont toujours là, il n'est plus prêt à faire les sacrifices nécessaires pour les mettre en oeuvre. Aussi restent-ils dans les cartons

, Mais il y a une raison plus profonde à ce renoncement, 1965.

, L'indice de cette fin, de l'achèvement de la recomposition savante qui l'a déclassé

, Manuel passait avant la famille 65 . J'avancerais l'hypothèse que ce sont ces lettres interrogatives (il demande des renseignements sur les dates de l'emménagement à

. Reine and E. Arnold, mais surtout les conversations qu'ils avaient à ce sujet à la fin de 1957 et durant l'année 1958 qui ont formé Ketty à la biographie de son père, elle qui l'avait accompagné dans la poursuite du Manuel jusqu'à la fin. La continuité de ces échanges, l'insistance de Roger Lecotté, la documentation qu'il avait rassemblée

). France and . Lui, intiment le devoir d'établir une notice biographique pour introduire ce qui relève davantage de ses compétences (elle est bibliothécaire à Épernay), à savoir sa Bibliographie des oeuvres d, 1964.

, comme dans l'ordre des faits folkloriques, qu'il est plus difficile de travailler sur du « mort » que sur du « vivant ». Aussi prêtera-t-il une attention toute particulière au dernier « grand », Patrice Coirault, après les décès de Delarue et Van Gennep. N'y tenant sans doute plus, il finira par lui demander au soir de sa vie, et un peu brutalement au goût de Coirault (« vous êtes mon empoisonneur public », lui dira celui-ci), de l'éclairer sur son enfance

, En cela, une fois de plus, il décalquait superbement la méthode que Van Gennep employait dans le Manuel (multipliant les faits pour décrire le profil d'un élément, d'une figure, d'une coutume, d'une province, etc.) en l'appliquant à cette province intellectuelle que représentait le monde des folkloristes. Aussi peut-on trouver une profonde cohérence entre ses projets de structuration d'une Union des folkloristes (les « Enfants de ma mère, La nécrologie devient comme la continuation d'une démarche de folkloriste pour Roger faits » qui l'auraient rendu sensible

R. , Lecotté a conservé une lettre émouvante de Suzy exprimant cette amertume, mais aussi ses regrets de ne s'être pas davantage intéressée, comme a pu le faire Ketty, à l'oeuvre de son père, S. Van Gennep à R. Lecotté, pp.1-1978

P. Coirault and R. Lecotté, 29 janvier 1958. montages photographiques et le souci de constituer une iconographie des folkloristes (il y a toujours un dossier « photos » qui accompagne la correspondance dans ses archives

, Dès les années 1950, Roger Lecotté veut lutter contre l'oubli qui menace le folklore (le mot est « tabou », dit-il) et que rend plus imminent la disparition des maîtres. Il multiplie les efforts pour que leurs noms soient donnés à des rues, que des plaques commémoratives soient installées. Van Gennep, encore, focalise l'essentiel des actions, Mais ce monde sensible devait surtout l'être pour les générations à venir

, Déjà, les signes de mémoire sont recherchés et les ingrédients de ce qui pourrait susciter un pèlerinage des folkloristes sont là : une plaque est déposée au 112, rue du Général-Leclerc sur l'ancienne maison d'Arnold Van Gennep (Lecotté en établit le modèle) ; une rue prend son nom, et Roger Lecotté gardera précautionneusement un morceau du ruban qui avait servi à l'inaugurer. Mais son grand projet, celui de donner le nom de Van Gennep à la rue du MNATP au bois de Boulogne, n'aboutira pas. Il note sur la lettre de la Commission des affaires culturelles de la, 1958.

C. ,

S. Savoie, . Province-de, and . Coeur, un geste par lequel il signale, mieux que par tout autre, en quelle amitié il tenait Roger Lecotté. Mais cette décision de ne pas nuire à l'unité du fonds « Van Gennep » déposé aux ATP lui a été un déchirement et certains ont beaucoup regretté son choix. Les ethnologues de la Savoie

. Enfin, je repère un dernier ressort dans l'attitude de repli de Lecotté, tout à la fois subie et recherchée. Car, finalement, par le réseau qu'il développa grâce au BFIF, grâce à l'intimité et l'admiration qu'il éprouvait pour ses « maîtres », la connaissance personnelle qu'il avait de la plupart de ceux qui, dans le monde entier, s'intéressaient au folklore, Roger Lecotté a consacré une grande partie de son activité à un champ mineur, toujours en mal de reconnaissance, celui de l'histoire des sciences humaines, ici appliqué au « folklore pur » rejeté comme science. Mais il y a plus. Non content de saisir une science qui n'en est pas une 67 J