Jeux de clair-obscur dans le "Livre du Cuer d’Amours espris" de René d’Anjou

Florence Bouchet (1)

1 PLH - Patrimoine, Littérature, Histoire

Le clair-obscur fait l’objet d’expérimentations chez certains enlumineurs du XVe siècle. Barthélemy d’Eyck a peint des scènes célèbres dans le manuscrit 2567 du Livre du Cœur d’amour épris (1457) de René d’Anjou conservé à la Bibliothèque nationale de Vienne. Cet article analyse, au fil des aventures du Cœur, les scènes de clair-obscur en confrontant systématiquement texte et image tant que cela est possible, puis le texte seul dans la dernière partie du roman (Barthélemy n’ayant exécuté que 16 des 44 miniatures prévues). Le style éminemment visuel de René semble premier dans la suggestion des effets lumineux, que le peintre restitue minutieusement. Si le clair-obscur est pour ce dernier une preuve de virtuosité, il est d’abord, pour le romancier, à des moments importants de l’intrigue, un révélateur psychologique, un témoin des ambiguïtés de la psyché humaine, à une époque qui s’est beaucoup interrogée sur l’ambivalence des signes.

Mots clés: René d'Anjou; Clair-obscur; Enluminure; XVe siècle

Domaines: Littératures

Florence Bouchet. Jeux de clair-obscur dans le "Livre du Cuer d’Amours espris" de René d’Anjou : quête du sens et plaisirs des sens. Jean-Claude Faucon. Feu et lumière au Moyen Âge, 1, Editions universitaires du Sud, pp.7-21, 1998, 2-7227-0014-X. ⟨hal-02886097⟩