Froissart et la matière de Bretagne
Abstract
Le "Meliador" de Froissart, composé vers 1388, est le dernier roman arthurien en vers de la tradition française. Apparemment, il reprend les codes traditionnels de la matière de Bretagne, tant sur le fond (récit de quête) que sur la forme (technique de l’entrelacement). Toutefois Froissart sait aussi s’affranchir de cette tradition en mettant en œuvre une écriture « déceptive » qui consiste à susciter chez le lecteur une attente au moyen de quelques indices textuels qui semblent annoncer une séquence typique, pour ensuite décevoir cette attente, dans un second mouvement de gommage de la tradition. Cette technique se vérifie à différents niveaux : motifs, scènes, épisodes. Elle contribue à redéfinir le statut problématique du merveilleux dans ce roman et révèle, au niveau narratologique, une attitude ludique et une prise de conscience assez neuve des pouvoirs de l’auteur, conduisant à une réévaluation du passé littéraire, pour le plus grand plaisir du lecteur/auditeur, agréablement surpris par le « changement d’horizon » ainsi opéré.
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