Entre fonction et dysfonction, le paradoxe métaphysique de la sculpture mobilière
Résumé
Le sculpteur en vérité saisit l'homme et l'enveloppe, et l'enchaîne, rabattant les gestes, apaisant tout ce bruit ; car son objet c'est la puissance plutôt que l'action. Alain 1 Pourquoi des pratiques plastiques faisant dysfonctionner la structure d'un meuble jusqu'à sa mise en abstraction et d'autres, poussant à l'inverse la notion phénoménologique d'ameublement dans des dimensions fonctionnelles inexplorées, partagent la catégorisation de Sculpture Mobilière ou Furniture sculpture 2 ? Puisant ses origines dans un détournement de l'objet industriel qui fait passer la construction sculpturale du geste de taille ou de modelage au geste structurel d'exposition, la sculpture mobilière contemporaine ne renie pas la transfiguration du meuble en motif présentifiant une démarche conceptuelle. Mais en même temps, cette pratique plastique contemporaine, née de la volonté des artistes de se positionner face à la montée en puissance des objets design, contrarie cette expression abstraite sculpturale en l'inscrivant à l'intérieur du schéma perceptif par lequel la configuration spatiale d'un comportement se reflète dans la forme de l'ameublement. Sous la forme d'un chiasme croisant l'extraction imaginaire du réel avec la concrétude outillée d'une projection, cette confrontation entre la formulation désintéressée de l'oeuvre et le cadre phénoménologique de l'ustensilité 3 permet de laisser à l'outil la question de l'Idée mais aussi, ce faisant, de laisser
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