G. H. Voir-parkinson, Kant as a Critic of Leibniz. The Amphiboly of Concepts of Reflection, Revue Internationale de Philosophie, vol.35, pp.302-314, 1981.

H. E. Allison, Essays on Kant, pp.49-66, 2012.

, Cette nécessité de la sensibilité marque une différence entre le Dissertation et la Critique. Car dans la première

S. Kant, Un concept d'une chose, quelque complètement déterminé soit-il, est indifférent ou neutre par rapport à son existence : autrement dit, selon l'expression fameuse de Kant, « l'être n'est pas un prédicat réel » 393 . Pour s'assurer de l'existence de l'objet d'un concept, il faut quelque chose qui dépasse le simple concept. Gilson dramatise ainsi l'histoire de problème de l'être au point de vue de la neutralité de l'existence. Cependant, bien qu'il ait déployé une profonde érudition et une rare fidélité sur l'histoire de la philosophie, l'auteur, me semble-t-il, est inférieur à lui-même quand il rend compte de Bergson. En effet, il reproche à Bergson, sinon d'avoir effectué une démonstration réfutable, Le concept est toujours possible, quand il n'est pas contradictoire. C'est le critérium logique de la possibilité et par là son objet se distingue du nihil negativum, vol.392

, mais selon Gilson, les philosophes ne croient pas naïvement qu'il y ait néant 395 : s'il est vrai que l'on ne peut ni imaginer ni concevoir une chose inexistante

É. Gilson, L'être et l'essence, op. cit. Ibidem, 1994.

C. Kant, ». Quadrige, and . Puf, A598/B628), p.429

, Pour le moment, bornons-nous à dire que chez tous les trois le non-être constitue le fond sur lequel l'être s'appuie inévitablement, de sorte qu'ils sont obligés de parler du non-être afin de défendre leur ontologie ou leurs conceptions du réel. Bergson commence par déclarer que les « philosophes ne se sont guère occupés de l'idée de néant » 402 . Il dit « guère » et non pas « jamais ». En fait, la question du non-être a été déjà abordée dans l'antiquité. En s'exposant au danger d'être appelé « parricide » par rapport à Parménide, qui a interdit absolument de parler du non-être 403, Évolution créatrice de Bergson, afin de savoir comment et pour quelle nécessité les trois philosophes soulèvent, chacun à sa manière, un problème avec le non-être

, Sophiste a un sous-titre traditionnel : « sur l'être » 404 : quoique ce ne soit pas Platon lui-même qui ait donné ce sous-titre, il convient de dire que ce dialogue a pour objet le 402 Bergson, p.275

S. Dans-le, supposer que je suis devenu une sorte de parricide » et il continue qu'il est nécessaire « d'éprouver la thèse de notre père Parménide, et d'obliger le non-être, sous certaines conditions, à être, et l'être, à son tour, selon quelques modalités, à ne pas être

. Cf and N. Cordero, Introduction au Sophiste de Platon, 2006.

, Cordero(trad), éd. Le sophiste. Flammarion, pp.19-20

, Car selon Platon, « il sera nécessaire, pour nous défendre, d'éprouver la thèse de notre père Parménide, et d'obliger le non-être, sous certaines conditions, à être, et l'être, à son tour, selon quelques modalités, à ne pas être » 405 . L'auteur annonce ainsi moins l'explicitation du non-être lui-même que sa relation avec l'être. En effet, selon Platon, « puisque l'être et le non-être nous embarrassent d'égale manière, nous pouvons espérer que lorsque l'un des deux se montrera soit d'une manière plus précise soit d'une manière plus claire l'autre se montrera de la même façon, vol.406

. Mais-pourquoi-cette-tâche-est-elle-«-nécessaire, Pourquoi a-t-il « obligé » le non-être à être ? Bref, quel est le problème qui a nécessité Platon de parler de l'être du non-être ? En répondant à cette question, nous essayons, dans la présente section, de développer le sens de ce problème et sa théorie dans le Sophiste

L. Platon, R. Sophiste-;-voir-jordan, W. O'brien, and D. , Sur la relation entre le Platon du Sophiste et Parménide, The Classical Quarterly, vol.34, issue.1, pp.113-129, 1984.

L. Platon and . Sophiste, 161). sont », de sorte qu'il prétend « que les choses qui ne sont pas, existent d'une certaine manière, pp.250-251

. Autrement and . Qu, « une chose apparaisse ou semble, sans cependant être, et que l'on dise quelque chose, sans cependant dire la vérité » 409 ; la capture du sophiste présuppose donc la preuve de l'existence du non-être. Si le faux et le non-être ne sont pas possibles, personne ne peut s'appeler sophiste. D'où le problème est imposé à Platon qui est de montrer que le non-être est d'une certaine manière

. Mais-cela-n,

. Sophiste and . Car, il nous reste à en dégager une implication ontologique. En se décidant à

L. Platon and . Sophiste, 75) et 218b (Ibidem, p.23

L. Platon and . Sophiste, , p.134

L. Platon and . Sophiste, , p.123

. Cf, L. M. Rijk, and . De, rapport entre le mouvement et l'intelligence, Platon affirme que connaître c'est faire quelque chose et que ce qui est connu est donc quelque chose qui pâtit ; il s'ensuit de là que la réalité connue sera mue. 415 ) : si le mouvement n'est pas, les trois premiers n'existeraient pas, ce qui est absurde ; il faut donc que le mouvement soit un être. Cependant, si tous sont en mouvement, cela revient à dire que tous se changeaient, de sorte que l'on exclurait de l'être l'intellect, car, sans le repos, « quelque chose d'inaltérable, d'absolu, toujours égal à soi-même » 416 ne pourrait pas se produire, p.83, 1986.

L. Chaud, les contraires sont également

, ces termes : il n'est ni l'un, ni l'autre ni les deux à la fois. Il faudrait donc placer l'être en troisième terme, à côté des contraires : 415 « Je comprends. Car si connaître c'est faire quelque chose, il s'ensuivra nécessairement que ce qui est connu, pâtisse. Et selon ce même raisonnement, la réalité existante sera connue par la connaissance, et, dans la mesure où elle ne peut que pâtir lorsqu'elle est connue, elle sera donc mue 247 ; ceci, en effet, ne peut pas arriver à ce qui est en repos, Platon, p.155

L. Platon and . Sophiste, , p.157

«. Affirme-tu-que-le-mouvement, l'un par rapport à l'autre ce qu'il y a de plus contraie ? -Comment pourrait-il en être autrement ? -Et tu affirmes néanmoins que, ensemble, les deux sont, et que chacun d'entre eux, est. -Oui, je l'affirme. » Platon, Le Sophiste, p.159

, Ces discours conduisent Platon à dévoiler la nature d'un non-être. Car tout cela revient à dire que chacun des trois genres, mouvement, repos et être, « est autre que les deux autres, et même que lui-même » 419 . Et Platon avance d'un pas et demande quelle est la signification de « même » et « autre ». En ce qui concerne « autre » qui nous intéresse le plus, chacun des deux contraires, mouvement et repos, ne s'identifie pas avec « autre » (car alors l'égalité d'un terme avec « autre » transformerait, par l'intermédiaire de cette forme d'« autre », sa nature en son contraire 420 .), alors que chacun d'eux participe de « l'autre », car « chacune d'elles [les autres formes que « l'autre »] est différente des autres, non à cause de sa propre nature, « selon sa propre nature, l'être n'est ni en mouvement ni en repos » 418

L. Platon and . Sophiste, , vol.250, p.160

L. Platon and . Sophiste, , vol.254, p.172

, cela ne peut appartenir ni à l'un ni à l'autre. -Pourquoi ? -Le mouvement s'arrêtera et, à son tour, le repos se mettra en mouvement. Car, si n'importe lequel des deux devient l'autre, l'autre changera forcément sa nature propre et deviendra son contraire, Quoi que nous disions de commun du mouvement et du repos, pp.172-173

, pas parce que le mouvement est par sa nature la forme de l'autre, mais parce qu'il participe à la forme de l'autre. De cet « autre » au non-être, il n'y a qu'un pas ; il suffit de constater que « la nature de l'autre, en rendant chaque genre autre que l'être, en fait un non-être » 422 . Plus généralement dire, chaque chose est la même que soi-même, et en même temps elle est autre qu'une infinité d'autres choses en vue de la participation de la forme de l'autre 423

, Par exemple, le non-grand ne signifie pas nécessairement le petit. Le non ou le « ne pas » placés devant les noms ne signifient pas selon Platon « contraire » (tel que « petit », qui est contraire à « grand »), mais indiquent « quelque chose de différent de ces noms, ou, davantage, différent des choses en fonction desquelles ont été établis les noms émis après la négation » 424, Le non-être signifie quelque chose, sans lui donner aucune détermination positive

L. Platon and . Sophiste, , p.178

«. Ainsi, pour nous, autant de fois il y a les autres, autant de fois l'être n'est pas ; comme il n'est pas ceux-là, il est lui-même un, mais, en même temps, il n'est pas les autres, qui sont illimités par leur nombre. » Platon, Le Sophiste, 257a (Ibidem, Cf. Dixsaut, M, p.179

. La-négation, . Le-non-Être, &. Dans-le-'sophiste, P. In-aubenque, and M. Narcy, dire qu'un restaurant n'est pas bon, c'est souvent dire d'une manière discrète qu'il est mauvais. Cependant ce n'est pas le cas chez Platon ; selon lui, la phrase négative sur un restaurant signifierait certes quelque chose (c'est-à-dire elle ne revient pas à ne rien dire), seulement elle signifie qu'il est une chose autre qu'un bon restaurant, et ni plus ni moins que cela. Le non-A dont il s'agit ici signifie précisément quelque chose de l'autre que A, sans y donner aucune détermination positive. Autrement dit, « entendre une expression négative, c'est entendre que manifestement elle ne met pas en évidence l'essence, la nature d'une chose, mais qu'elle ouvre la multiplicité des autres, sans déterminer de quel autre il s'agit, de façon non-déterminée, l'un de ces autres. » 425 2. Le non-être existe d'une même manière que l'être, mais seulement en tant qu'il se pose par rapport à une chose déterminée. Outre la distinction du contraire, le non-être platonicien se caractérise par sa nature essentiellement relative. Nous avons dit que le non-grand signifie quelque chose sans le déterminer positivement, p.185

M. Dixsaut, « La négation, le non-être et l'autre dans le 'Sophiste' », Ibidem, 1991.

, Sur le problème de savoir s'il est possible ou non de paraphraser la négation platonicienne par l'affirmation positive, voir Ibidem, pp.180-184

, ? il semble que le non-beau résulte de l'opposition d'un être par rapport à un autre. » 428 . C'est la mise en opposition qui fait exister le non-beau : le non-beau existe et n'existe qu'en tant qu'il entre en opposition au beau, p.430

, Cette opposition n'est pas celle logique, mais une opération de mettre en opposition

M. Dixsaut, « La négation, le non-être et l'autre dans le 'Sophiste' », Ibidem, pp.197-201, 1991.

N. Cordero, Note 326 à cette phrase du Sophiste de Platon, 2006.

E. N. Cordero-;-lee, Plato on Negation and Not-Being in the Sophist, Philosophical Review, vol.81, issue.3, p.279, 1972.

L. Platon and . Sophiste, Nous soulignons, p.182

. Cf, L. Platon, and . Sophiste, , p.182

L. Platon and . Sophiste, Mais quel nom faudrait-il lui donner ? -Il est évident que c'est « non-être », c'est-à-dire, ce que nous cherchons à travers le sophiste. » Platon, Le vue du bergsonisme ; parce que, comme l'indique un commentateur de Platon 432 , l'on pourrait dire que cet ancien philosophe, quand il a ramené le non-beau à quelque chose d'autre que le beau, a déjà avancé une proposition très fameuse de Bergson selon laquelle « il y a plus, et non pas moins, dans l'idée d'un objet conçu comme « n'existant pas » que dans l'idée de ce même objet conçu comme « existant » » 433 , car le non-beau ne se conçoit que par rapport au beau -terme positivement déterminé comme « beau » et toujours identique à soi -plus une Forme d'autre ; cette proposition elle-même sur les simple « plus » ou « moins » ne témoigne pas, par conséquent, de son véritable originalité. Mais d'un autre côté, il ne faut pas laisser échapper une conception modérée chez Platon ; en effet, Platon a pu admettre le non-être et l'autre, qui introduisent la différence dans le monde, Ce texte est immédiatement suivi par un dialogue suivant : « c'est très clair, p.182

, « Il y a en effet plus -non pas plus d'être, ou plus de sens, mais plus d'opération constitutive -dans ces termes complexes que sont « non-beau » ou « non-être »que dans l'idée du beau ou dans celle de l'être, puisque tout terme négatif signifie la synthèse du terme positif et de sa différence, p.191, 1991.

, Chapitre 4. La détermination et l'existence : la métaphysique de mouvements dans l'Évolution créatrice, p.276

, de manière à maintenir l'ordre immuable et positif des Formes

, Kant : comment délimiter l'être et le non-être dans le domaine légitime de l'expérience ? Le problème du non-être est plus compliqué chez Kant que Platon. Car, Platon cherche un sens du non-être qui n

, Or, la question du sens du non-être ou du négatif chez Kant trouve une solution de facilité dans son Essai sur l'introduction en philosophie de la notion des quantités négatives (1763), où l'auteur distingue deux significations de la contrariété : celle logique et celle réelle. Mais cette conception simple et claire va se compliquer une vingtaine d'années après cette Essai, dans sa Critique de la raison pure, qui suggérera encore d'autres conceptions du non-être. Nous trouvons donc plusieurs étapes kantiennes qui se déroulent l'un après l'autre, comme s'il se

, Deux sens du non-être chez Kant : le contraire positif et le jugement indéfini

, Kant a fait son entrée en scène dans l'histoire du non-être en distinguant deux

, Chapitre 4. La détermination et l'existence : la métaphysique de mouvements dans l'Évolution créatrice, p.277

, La première opposition est la contradiction logique, qui « consiste en ce que quelque chose est affirmé et nié d'un en même temps d'un même objet » 435 ; la conséquence de cette opposition est un simple rien, parce que, par exemple, un objet corporel est bleu ou il n'est pas bleu, mais il est impossible qu'il soit bleu et en même temps ne soit pas bleu ; une chose ne peut pas être A et ne pas être A à la fois : cette opposition est une simple contradiction et rien de plus. Par contre, la seconde opposition, c'est-à-dire « l'opposition réelle, est celle où deux prédicats d'une chose sont opposés, mais pas par le principe de la contradiction. Certes, ce qui est posé par l'un est ici aussi supprimé par l'autre ; mais la conséquence est quelque chose (cogitabile). La force motrice d'un corps d'un côté et un effort égal du même corps dans une direction opposée ne sont pas contradictoires et, comme prédicats, Deux choses sont opposées, dit-il, lorsque l'une supprime ce qui est posé par l'autre. Cette opposition est double : ou bien logique par la contradiction, ou bien réelle, c'est-à-dire sans contradiction, vol.434

I. Kant, Essai pour introduire en philosophie le concept de grandeurs négatives, OEuvres philosophiques. I, Des premiers écrits à la Critique de la raison pure. Gallimard, p.265, 1980.

«. Kant and . Essai,

«. Kant and . Essai, , p.266

. David-ménard-analyse-le-négatif-chez, Kant en s'appuyant sur cette signification du Rien présente quatre « manières de rater l'objet » 443 : Kant avance quatre conceptions de rien qui correspondent à quatre classes de catégories : ens rationis (ex. nouménon) qui s'oppose à la Qualité (tout, plusieurs et un) ; nihil privalivum, qui représente la négation de Qualité, qui est « est un concept du manque de l'objet, comme l'ombre, le froid » 444 ; ens imaginarium, la forme de l'intuition

, qui se contredit lui-même : ce sont quatre sortes d'objets ratés, faute de satisfaire les conditions de la connaissance de l'objet. Et enfin l'antinomie, qui se compose d'une thèse et d'une antithèse doit s'appuyer sur une conception particulière de la négation d'une thèse. Cependant, outre ces conceptions ouvertement importantes de la négation, il y en a une qui nous intéresse plus. C'est le jugement infini ou indéfini 445 : « l'âme est non-mortelle », qui évoquerait naturellement la ressemblance formelle avec Platon. Il se formule ainsi : Or, dit Kant

M. David-ménard, Deleuze et la psychanalyse, Ibidem, p.157, 2005.

C. Kant and I. , , p.249

, En ce qui nous concerne, il nous suffit de rappeler que, dans un cours sur la Critique de la raison pure, Bergson traduit par « jugement indéfini, p.157, 1990.

, des êtres (donc il n'est pas simplement négatif), seulement cette étendue étant indéfinie, ce jugement n'augmente pas la détermination positive du sujet (donc il n'est pas simplement affirmatif). L'intérêt de ce jugement consiste à introduire la notion du non-être indéterminé

, Le texte que nous avons cité est presque tout ce que l'auteur dit sur ce sujet

, le non-être de jugement indéfini éveille un intérêt qui ne se satisferait plus d'une simple théorie de jugement ? En effet, s'il est vrai que ce jugement se place dans la table de jugement, il est toutefois d'autant plus intéressant que nous tenons compte d'un chapitre sur « l'idéal de la raison pure » dans la Dialectique transcendantale, où Kant alimente sa thèse sur l'être et délimite la région légitime d'une totalité des déterminations. En effet, il y a un contexte où le jugement indéfini se comprendrait aisément : le principe de détermination complète ou exhaustive, selon lequel toute chose est déterminée complètement en se comparant affirmativement ou négativement avec la totalité de déterminations, Doit-on renoncer alors à dégager le sens de cette conception du non-être ? N'y a-t-il pas un topique où, pp.173-187

, Chapitre 4. La détermination et l'existence : la métaphysique de mouvements dans l'Évolution créatrice, p.283

, A ou non-A 448 . Or, c'est cette présupposition de la totalité de détermination qui sera

, Selon notre intérêt, ce serait la 4 e section (intitulée « De l'impossibilité d'une preuve ontologique de l'existence de Dieu ») de « l'idéale de la raison pure » où se trouve sa critique de l'argument ontologique et sa thèse fameuse sur l'être : « l'être n'est évidemment pas un prédicat réel » 449 . Mais avant d'y entrer, il convient d'esquisser la structure de la preuve ontologique de l'existence Dieu, non seulement parce que c'est Kant lui-même qui suit, Trois éléments qui nous poussent vers la preuve de l'existence de Dieu

. Sur, . Le-principe-de-détermination-complète, and B. Voir-longuenesse, Kant and the capacity to judge : sensibility and discursivity in the transcendental analytic of the Critique of pure reason, p.452, 1998.

, La choses existante est déterminée complètement lorsqu'en fonction de tous les couples possibles de prédicats contraires, l'un de chaque couple est attribué à elle ; pour cela, il faudrait présupposer l'ensemble de tous les prédicats possibles : chaque chose se détermine en comparaison avec cet ensemble

, Mais il le précise en plus en considérant « tous les prédicats possibles, non pas au point de vue logique simplement, mais bien au point de vue transcendantal, c'est-à-dire quant au contenu » 453 , et il distingue les prédicats positifs qui expriment une chose ou une réalité (Realität, Sachheit : ex. lumière) et ceux négatifs qui ne désignent que son manque

. Qu, un manque de la lumière) 454 ; et parce que ceux-ci présupposent ceux-là

C. Kant and I. , , p.415

C. Kant and I. , , p.416

. «-une-négation-transcendantale-signifie, . Le-non-Être-en, and . Soi, auquel est opposée l'affirmation transcendantale, qui est une chose (ein Etwas) dont le concept en soi exprime déjà une existence et qui, par conséquent, est appelée une réalité (Sachheit), parce que c'est par elle seule et dans l'étendue de sa sphère que les objets sont quelque chose (des choses), tandis que la négation opposée désigne un simple manque, et que, là où elle est seule conçue, on se représente toute chose comme supprimée, p.416

, de concevoir un être de ce genre. La thèse de Kant converge vers une formulation

, Être n'est évidemment pas un prédicat réel, c'est-à-dire un concept de quelque chose qui puisse s'ajouter au concept d'une chose, p.463

, On entend souvent par ce mot une existence actuelle au sens modal. Cependant, il faut bien reconnaître que la réalité ou le prédicat réel dont il s'agit ici signifient la détermination d'une chose, c'est-à-dire qu'ils désignent ce que c'est 464, Mais en quel sens cette thèse est-elle cruciale ? La difficulté vient de l'équivocité épineuse du mot « réel » ou « réalité

C. Kant and I. , A598/B626), p.429

, Réalité ne signifie pas la même chose qu'effectivité, être-là, existence ou Vorhandenheit [?] Kant traduit très justement Realität (réalité) par Sachheit, Sachbestimmtheit. Est réel ce qui appartient à une res. Lorsqu'il parle de l'omnitudo realitatis (Allheit der Realitäten), Kant ne vise pas la totalité de ce qui est effectivement présent-subsistant, mais au contraire la totalité que constitue la déterminité possible de la res, la totalité des teneurs « réales », des essentialités, des choses possibles. Realitas est par conséquent synonyme ici de l'expression leibnizienne de possibilitas, possibilité. Les réalités sont les teneurs quidditatives des choses possibles en général, indépendamment de la question de savoir si elles sont effectivement « réelles, Heidegger a avancé une formulation claire sur le sens de la réalité ou du prédicat réel. « Le concept de réalité et de réel n'a pas chez Kant la signification qu'on lui donne aujourd'hui le plus souvent, quand on parle de la réalité du monde extérieur, ou du « réalisme » à propos de théorie de la connaissance, 1985.

M. Heidegger, ». La-thèse-de-kant-sur-l'être, and M. Dans-heidegger, Kant cite un exemple fameux de la différence entre cent thalers qui sont actuellement et ceux qui sont simplement conçus. « Cent thalers réels, dit Kant, ne contiennent rien de plus que cent thalers possibles. Car, comme les thalers possibles expriment le concept et les thalers réels, l'objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n'exprimerait pas l'objet tout entier et, par conséquent, il n'en serait pas, non plus, le concept adéquat » 465 : s'il y avait une différence de réalité-détermination entre ce qui existe actuellement (wirklich) et ce qui est simplement possible, il en résulterait l'impossibilité d'appliquer adéquatement un concept à la chose, ce qui est absurde, car nous ne pourrions pas alors penser à une chose par concept. C'est pourquoi il faut que l'être ne soit pas un prédicat réel, et qu'il n'y a pas plus dans ce qui est que dans le concept : s'il y a plus dans une chose existante que dans cette même chose en tant que simplement conçue, pp.384-385, 1990.

C. Kant and I. , A599/B627), p.429

C. Kant and I. , A600/B628), p.430

, chose avec toutes ses déterminations intérieures, l'existence n'a cependant rien à faire avec toutes ces déterminations et toute la question est de savoir : si une chose de ce genre nous est donnée de telle sorte que sa perception puisse toujours précéder le concept. En effet, que le concept précède la perception, cela signifie simplement que la chose est possible, tandis que la perception qui fournit au concept la matière est le seul caractère de la réalité (Wirklichkeit) » 469 . Afin de s'assure de l'existence d'une chose conçue

, loin d'être atteinte par un pur concept, l'existence correspond à la perception ou à la chose phénoménale 470 . Cette réponse revêt d'autant plus d'importance si l'on tient compte du rôle de l'Analytique transcendantale, qui est de remplacer l, p.471

, Comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent 472 , la réalité en tant qu'une modalité

C. Kant and I. , Cela ne veut pas dire que la chose se réduit à une pure réceptivité, car la réalité phénoménale nécessite une des catégories de qualité qui correspond au jugement affirmatif, Cf. Longuenesse, B, pp.298-303, 1998.

. Cf and . Heidegger, Les problèmes fondamentaux de la phénoménologie, Ibidem, p.64, 1985.

, On ne peut donc pas faire de différence, quant à leur teneur quidditative, entre cent thalers possibles ou cent thalers réels. L'effectivité n'affecte pas le quid, la réalité, mais seulement le quomodo de l'être, dans le cas présent, la question de savoir s

C. Kant and I. , , p.222

, De là vient que le concept d'un être dont l'existence est nécessaire, c'est-à-dire d'un être qui contient l'existence comme une des réalités, se révèle impossible. Ainsi s'achève la critique kantienne de la preuve ontologique. Mais ce qui nous intéresse, c'est moins cette critique elle-même que le discours sur laquelle s'appuie cette critique. Tirons donc les conclusions de ce qui précède, afin de revenir au problème de l'être et le non-être chez Kant. Selon sa thèse sur l'être, l'être ou l'existence sont indifférents à la détermination d'une chose et ils correspondent aux expériences : pour qu'une chose existe, il faut qu'elle soit conçue et en plus perçue. Le territoire de l'existence coïncide et leur détermination complète. Or, il n'y a, en fait, que les objets des sens qui puissent nous être donnés, et seulement dans le contexte d'une expérience possible ; par conséquent, rien n'est pour nous un objet, s'il ne suppose l'ensemble de toute la réalité empirique, comme condition de sa possibilité. » 476 Au lieu de la totalité en soi de toutes les déterminations, c'est la totalité de détermination possible au sens kantien 477 , c'est-à-dire détermination en tant que se conformant aux formes de notre expérience, La distinction entre l'existence et la réalité-détermination revient à dire que même l'être souverainement réel n'existerait pas nécessairement : par cela seul qu'il possède toutes les réalités

, Mais en deuxième lieu, si l'être souverainement réel est remplacé ainsi et si l'existence est réduite à l'expérience, comment comprendre alors le non-être de jugement indéfini ? Il se comprendrait aisément si nous étions autorisés à supposer la totalité de déterminations en fonction de laquelle la chose est déterminée

C. Kant and C. Ibidem-;-voir-serban, Sur le sens du possible dans la philosophie critique, L'"idéal de la raison pure" et la fracture du fonctionnement ontothéologique du possible dans la philosophie critique de Kant », vol.104, pp.167-187, 2013.

«. , Ce qui s'accorde avec les conditions formelles de l'expérience (quant à l'intuition et aux concepts) est possible. 2. Ce qui s'accorde avec les conditions matérielles de l'expérience (de la sensation) est réel, p.200

. Sur-ce-point and B. Longuenesse, Kant and the capacity to judge, Ibidem, pp.307-308, 1998.

O. Percevons-une, la pauvreté, qui se dérivent du manque de la chaleur, de la science ou de l'opulence 480 ; mais n'est-il pas vrai que ce sont leurs perceptions à un bas degré ? Ce sont certes des perceptions de quelque chose avec un contenu déterminé, mais elles ne correspondraient pas alors au jugement indéfini digne de son nom, puisque celui-ci place le sujet dans l'étendue indéfinie des êtres, alors que ces perceptions affirment une détermination positive sur le sujet. Deuxièmement, une autre réponse viendrait naturellement à l'esprit des lecteurs de l'Évolution créatrice, qui consiste dans « la déception ». La perception du non-être, c'est une expérience d'une personne qui, en cherchant une chose déterminée (ex. un vers), rencontre en réalité une autre chose (ex. une prose). Un autre exemple donné dans une note semble justifier cette interprétation : le, sinon celle de la faible lumière qui est elle-même une détermination positive ? L'on perçoit certes les choses négatives ainsi que le froid, l'ignorance ou

. Cf, . Kant, and I. Crp, A575/B603), pp.416-417

, mais le plus important service que nous leur devions, c'est de nous avoir découvert l'abîme de l'ignorance que la raison humaine, sans ces connaissances, n'aurait jamais pu se représenter aussi profond ; la réflexion sur cette ignorance doit produire un grand changement dans la détermination des fins à assigner à l'usage de notre raison. » découvertes et qui déçoit par conséquent l'espoir que cette nouvelle connaissance acquise expliquerait tout. Rappelons que l'être souverainement réel, « Les observations et les calculs des astronomes nous ont appris beaucoup de choses remarquables

, En réalité, en exigeant la coïncidence de la sensibilité avec l'entendement, Kant rencontre une difficulté de penser une réalité de l'être indéterminé, qui échappe à l'intelligence en raison de sa nature indéterminée. C'est pourquoi, me semble-t-il, Mais ce n'est qu'une interprétation hypothétique et même rétrospective de la part du lecteur de Bergson

, La détermination, l'existence et le mouvement chez Bergson

, Ce détour a permis de prendre en compte des matériaux qui entourent le quatrième chapitre de l'Évolution créatrice. Formulons d'abord schématiquement le

, Chapitre 4. La détermination et l'existence : la métaphysique de mouvements dans l'Évolution créatrice, p.299

, » 483 ; ainsi efface-t-il les perceptions extérieures, ensuite la mémoire et la conscience de mon corps, jusqu'à ce que toutes les sensations s'évaporent dans l'ombre complète ; mais « non ! à l'instant même où ma conscience s'éteint, une autre conscience s'allume; -ou plutôt elle s'était allumée déjà, elle avait surgi l'instant d'auparavant pour assister à la disparition de la première » 484 . Nous voilà en présence de quelque chose qui subsiste toujours lorsque nous effaçons les sensations et imaginons le néant. L'expression de Bergson nous rappelle les premières lignes de la Troisième Méditation de Descartes. Mais Bergson n'entre pas dans la voie qui nous conduit à chercher un étant particulier dont l'existence est incontestable

, L'idée de néant, si néant il y a, consisterait à nier une chose

«. Puf and . Quadrige, , vol.483, p.278, 2007.

. Ec278.-chose, elle viendrait d'un prolongement extrême des négations jusqu'à l'inexistence de la totalité des choses. « Il n'est pas, écrit Bergson, un seul objet de notre expérience, en effet, que nous ne puissions supposer aboli. Étendons cette abolition d'un premier objet à un second, puis à un troisième, et ainsi de suite aussi longtemps qu'on voudra : le néant n'est pas autre chose que la limite où tend l'opération, vol.485

, En analysant comment se conçoit l'inexistence, Bergson montre qu'elle ne suffit pas à elle-même, c'est-à-dire qu'elle implique nécessairement une affirmation d'autre chose que ce qui est nié

, De là il conclut que l'inexistence ne se prolonge pas en réalité jusqu'au Tout, et que l'idée de néant comme inexistence du Tout est donc une pseudo-idée ou illusion. En d'autres termes, le prolongement de négations qu

, Bergson répète ce type de discours plusieurs fois afin de dénoncer comme illusoires les différentes manières de se représenter le néant. Nous n'avons pas à reprendre toutes ses discussions, mais nous devons nous occuper particulièrement du deuxième élément

, Chapitre 4. La détermination et l'existence : la métaphysique de mouvements dans l'Évolution créatrice, p.301

, est-à-dire sur l'analyse de ce qu'implique l'inexistence. En effet, bien que la cible finale du discours soit apparemment l'idée du néant, Bergson met en cause l'idée d'inexistence ou de négation

, Ce qu'il perçoit, en réalité, ce qu'il réussit à penser effectivement, c'est la présence de l'ancien objet à une nouvelle place ou celle d'un nouvel objet à l'ancienne ; le reste, tout ce qui s'exprime négativement par des mots tels que le néant ou le vide, n'est pas tant pensée qu'affection, ou, pour parler plus exactement, coloration affective de la pensée, La critique de l'idée d'inexistence et de négation vient du fait que nous ne rencontrons que les étants, vol.486

F. Caeymaex, « La portée critique de l'analyse des idées d'existence et de néant, A. François (éd). L'évolution créatrice de Bergson, 2010.

, Kant a mis ce point en pleine lumière dans sa critique de l'argument ontologique, p.488

, arrivé ; au moins l'on ne doit pas dire sans réserve qu'« il n'y a absolument aucune différence » entre penser un objet et son existence, parce que, s'il est vrai, selon Kant, que penser une chose comme existante n'ajoute rien au concept de cette même chose 489 , il ne s'ensuit jamais de là que chez Kant le concept et l'existence s'unifient en une seule et même chose ; au contraire, « il nous faut cependant sortir de ce concept pour attribuer à l'objet son existence » 490 . Doit-on alors reprocher à Bergson de se méprendre sur Kant ? Mais si, en revanche, cela n'est pas le cas, elle aurait d'autant plus d'importance qu'elle approfondit une série de considérations sur l'être et le non-être

C. Kant and I. , en ajoutant, de plus, que cette chose existe, je n'ajoute absolument rien à cette chose. » En énonçant la thèse fameuse sur l'être selon laquelle l'être n'est pas un prédicat réel et que par conséquent même l'être le plus réel n'existe pas nécessairement, Kant a mis au jour la neutralité ou l'indifférence de la réalité-détermination par rapport à l'existence. Or, l'Évolution créatrice se réfère, disions-nous, à cet argument de Kant afin d'affirmer qu'« [e]ntre penser un objet et le penser existant, il n'y a absolument aucune différence » 491 . Donc, si Bergson a bien compris la thèse de Kant sur l'être, il faut que Bergson entende par « penser un objet » la réalité-détermination indifférente à l'existence de l'objet, A600/B628) : « Quand donc je conçois une chose, quels que soient et si nombreux que soient les prédicats par lesquels je la pense (même dans la détermination complète), pp.429-430

, Examinons maintenant le discours de Bergson de plus près, afin d'en tirer les conséquences sur la notion d'existence chez Bergson

, Il va sans dire que se représenter un objet inexistant, ce n'est pas

, Bergson, retirer de l'idée de l'objet A un attribut « existence ». Mais Bergson franchit un pas immense et tire de la thèse kantienne une implication qui n'est pas nécessairement kantienne. Il avance que : Se représenter l'objet A

, idée de cet objet : on y ajoute, en effet, l'idée d'une exclusion de cet objet particulier par la réalité actuelle en général, p.492

. Naturellement, « ajouter quelque chose » ne signifie pas ici d'ajouter la détermination « inexistence

. Kant, Il faut bien reconnaître qu'il ne décrit plus une scène quotidienne en fait (ainsi qu'en cherchant des vers, l'on tombe sur une prose), mais qu'il s'agit de la condition qui permet à la réalité indifférente à la modalité de passer à l'existence ou l'inexistence : le problème porte sur la pensée en général de l'(in)existence du point de vue de « la modalisation ». En effet, malgré la variété de son vocabulaire (exclure, substituer, remplacer, supplanter, etc.), la conception bergsonienne de l'existence se converge toujours sur un même point. « Penser l'objet A inexistant, c'est, écrit Bergson, penser l'objet d'abord, et par conséquent le penser existant ; c'est ensuite penser qu'une autre réalité

, Nous soulignons, p.285

, Est-ce le contraire, ainsi qu'on perçoit l'ombre pour s'assurer de l'inexistence de la lumière ? La deuxième est de demander comment expliquer le fait que souvent nous n'avons pas conscience d'une autre réalité qui exclut l'objet inexistant : d'où vient que la pensée habituelle s'exprime négativement, sous forme de « l'objet A n'existe pas » au lieu de dire que « l'objet B existant exclut l'objet A inexistant » ? Afin de répondre à la première question, nous nous demandons comment concevoir une « autre réalité » qui exclut un objet vers l'inexistence. Bergson répond : Seulement, il est inutile que nous nous représentions explicitement cette dernière réalité, Deux questions se poseraient alors. La première est de savoir comment penser une « autre réalité » qui expulse un objet vers l'inexistence

, Chapitre 4. La détermination et l'existence : la métaphysique de mouvements dans l'Évolution créatrice, p.307

Q. De-savoir, elle chasse l'objet A, lequel est seul à nous intéresser, p.494

, Comme nous l'avons vu, la pensée de l'inexistence a pour condition de possibilité une autre réalité donnée qui l'exclue ; mais pour cela, Bergson ne requiert pas de déterminer ce que cette autre réalité est : il suffit qu'elle exclue A, c'est-à-dire qu'elle soit « non-A ». Il est évident que Bergson participe, consciemment ou non, à l'histoire du non-être. Nous serions amenés alors à ausculter une sorte de non-être que la critique bergsonienne de l'idée du néant renferme au fond de sa théorie

, Bergson essaie de suggérer qu'elle ne se réduit pas à une autre affirmation contraire 495 , c'est-à-dire à la sécheresse qui est contraire à l'humidité. L'effort de Bergson semble se

». En, La proposition « le sol n'est pas humide »] signifie deux choses : 1º qu'on pourrait croire que le sol est humide, 2º que l'humidité est remplacée en fait par une certaine qualité x. Cette qualité, on la laisse dans l'indétermination, soit qu'on n'en ait pas la connaissance positive, soit qu'elle n'ait aucun intérêt actuel pour la personne à laquelle la négation s'adresse. Nier consiste donc bien toujours à présenter sous une forme tronquée un système de deux affirmations, l'une déterminée qui porte sur un certain possible, l'autre indéterminée, vol.496

, La proposition négative est ici un avertissement adressé à quelqu'un qui juge par erreur que le sol soit humide. L'intérêt étant fixé sur le jugement faux de l'humidité et par conséquent qui doit être remplacé, l'avertissement ne s'occupe pas de la réalité qui le remplace. Cette réalité donnée n'est pas déterminée positivement

, Elle est un quelque chose d'indéterminé, mais de donné. Ainsi, en recourant à l'exclusion d'une réalité par une autre donnée pour la possibilité de la pensée de « l'inexistence », Bergson a introduit dans sa philosophie l'être de l'indéterminé. La critique bergsonienne contre l'illusion de l'idée de néant, bien qu'on l'associe souvent à la plénitude de l'affirmatif, n'est en vérité possible que tant qu'elle implique la donnée indéterminée

, Passons donc à la deuxième question. D'où vient la forme négative de notre pensée ? Bergson y répond par la distinction entre la pensée elle-même et ce qu'il appelle « coloration affective » 497 . Notre pensée en fait s'accompagne des motifs psychiques tels que le désir, l'intérêt, l'attente, l'aversion ou l'avertissement ; ceux-ci sont pratiques ou sociaux, mais accidentels en ce sens qu'ils se distinguent du contenu ou de la réalité-détermination qui déterminent la pensée

P. Incomplète and . Qu, Si la pensée se formule souvent négativement, sans déterminer l'objet existant, c'est parce qu'on ne s'intéresse qu'à l'objet inexistant et qu'on ignore par conséquent la réalité existante et excluante. De là il résulte que l'accompagnement de la pensée dont il s'agit ici se caractérise par un aspect singulièrement double : accidentel, il ne constitue pas certes le contenu ou la détermination de la pensée ; mais en même temps, pratique, il détermine la forme de la pensée, Nous trouvons donc

, Rappelons les différents sens du non-être que nous avons indiqués plus haut

C. Platon and ». Le-non-Être-s'appelle-«-autre, Cette subordination du non-être à l'être positivement déterminé subsiste chez Kant : d'un côté, en fonction de la grandeur négative réelle, il revient au « contraire » qui est lui-même positif ; et de 498 EC290. Nous soulignons. C'est un autre héritage kantien que Bergson répète, car selon Kant : « les propositions négatives n'ont pas d'autre fonction que d'empêcher l'erreur, A709/B737), p.491

, indéfini ; cependant, en reléguant la totalité idéale des réalités à une simple idée régulatrice et en restreignant la prétention légitime à l'être à l'intérieur du territoire où coïncide la sensibilité qui n'est que passive et l'entendement qui seul donne le contenu, Kant semble obligé de subordonner l'étendue légitime de la donnée à celle de l'entendement, car, sinon, la donnée ne serait qu'aveugle : ce serait pourquoi Kant n'a pas pu développer l'implication de l'indéterminé dans le jugement indéfini. Bergson, à son tour, afin de rendre compte de l'existence du négatif, a apporté une réforme du problème en introduisant des motifs psychiques -la déception de l'attente ou l

, D'un côté, en commençant son discours, comme nous l'avons indiqué, par accepter la thèse sur l'être de Kant, Bergson hérite de la conception kantienne de la réalité-détermination en tant qu'indifférente à l'existence. La réalité -ou, ce qui revient au même ici, la détermination positive-réside dans le seul territoire de l'essence logique, et l'existence doit se trouver ailleurs : dans la donnée ; jusqu'ici, Bergson hérite de la conception kantienne. D'un autre côté, cependant, Bergson fonde la différenciation entre l'être, Mais nous n'apprécions cette thèse à sa juste valeur que lorsque nous la repérons proprement dans le contexte problématique de l'être et du non-être, p.312

, Au contraire, c'est la destitution de la conception de l'être comme « une essence logique ou mathématique, Chapitre 4. La détermination et l'existence : la métaphysique de mouvements dans l'Évolution créatrice. 313 de l'entendement, Bergson libère de la détermination l'existence réelle. « Ou plutôt, dit Bergson, il n'y a pas de forme, puisque la forme est de l'immobile et que la réalité est mouvement. Ce qui est réel, c'est le changement continuel de forme : la forme n'est qu'un instantané pris sur une transition » 500 . Notre philosophe radicalise l'indifférence de la détermination par rapport à l'existence réelle pour renverser ainsi la relation entre, d'un côté, la détermination, la forme ou l'essence et de l'autre, le contraire à elles, c'est-à-dire le mouvement, le changement ou le devenir. Il ne faut pas isoler la critique bergsonienne de néant, Voyons de plus près et précisons encore les implications de cette réforme bergsonienne. Que le non-être bergsonien ne soit possible que sous condition de l'intérêt pratique, cela est d'autant plus intéressant que l'expérience du non-être met en relief un décalage entre la détermination et l 'existence chez Bergson : la détermination qui n

, Nous revenons par un long détour à notre question sur le mouvement chez

. Bergson, En effet, ces remarques nous servent à nous débarrasser du souci que causent, vol.499, p.298

, du point de vue de la réalité matérielle, la chose est « un présent sans cesse renaissant » qui périt et renaît à chaque instant, alors que nous les saisissons plus ou moins amplement pour en faire une perception sensible 507 . « En la plus petite fraction perceptible de seconde, dit Bergson, dans la perception quasi instantanée d'une qualité sensible, ce peuvent être des trillions d'oscillations qui se répètent. » 508 Le moment immédiatement précédent est passé du point de vue matériel, alors qu'il appartient à une perception présente pour nous grâce à notre mémoire : cette fonction de la mémoire, EC302. mouvements élémentaires de la matière

«. La-mémoire-peut-manquer-d'ampleur-;-elle-peut-n'embrasser and . Qu, Une conscience qui ne conserverait rien de son passé, qui s'oublierait sans cesse elle-même, périrait et renaîtrait à chaque instant [?] Quand Leibniz disait de la matière que c'est « un esprit instantané », ne la déclarait-il pas, bon gré, mal gré, insensible ? Toute conscience est donc mémoire -conservation

. «-placée-au-confluent-de-la-conscience, la sensation condense dans la durée qui nous est propre, et qui caractérise notre conscience, des périodes immenses de ce qu'on pourrait appeler, par extension, la durée des choses. Ne devons-nous pas croire, alors, que si notre perception contracte ainsi les événements de la matière, c'est pour que notre action les domine ? » (ES16) Cf. MM168, vol.236, pp.183-184

, Bergson se refère à l'expérience d'Exner, selon laquelle le plus petit intervalle dont nous ayons conscience est égal à 2 millièmes de seconde 510 ; le nombre des événements matériellement élémentaires qui sont cueillis dans une perception dépend de la quantité nécessaire pour que le sujet s'en serte en vue de l'action 511 ; mais limité à cet état, l'on se laisserait emporter par la perception présente de chaque instant ; ce serait l'homme impulsif. Il n'en est pas de même quand nous dilatons notre mouvement de la mémoire : nous dominons d'autant plus librement les événements que nous opérons un mouvement plus intense de la mémoire verticale 512 , que nous saisissons plus d'événements dans un présent, que nous contractons plus de phénomènes 513, 278. bas degré, car elle ne retient le passé que dans la mesure de la nécessité pour obtenir une perception, vol.74, pp.248-249

. Cf, , p.61

, En résumé, les qualités de la matière sont autant de vues stables que nous prenons sur son instabilité. » (EC301) chapitre. Autrement dit, la qualité sensible s'effectue au point de rencontre de deux mouvements différents, celui de la mémoire et celui de la matière. Dans une conférence plus tardive, Bergson compare cette production à une immobilité apparente analogue à « ce qui se produit quand deux trains marchent avec la même vitesse, dans le même sens, sur deux voies parallèles » 514 . Ce qu'il y a de réel, c'est, d'un côté, un mouvement de la mémoire et de l'autre, celui de la matière, « On est d'autant plus « homme d'action » qu'on sait embrasser d'un coup d'oeil un plus grand nombre d'événements : c'est la même raison qui fait qu'on perçoit des événements successifs un à un et qu'on se laisse conduire par eux, ou qu'on les saisit en bloc et qu'on les domine

, De cela résulte que si elle est certes plus ou moins stable, sa stabilité n'est cependant qu'en apparence : la qualité plus ou moins déterminée est par elle-même changeante en appartenant à deux premiers mouvements qui existent véritablement 515

, Nous ne pouvons qu'effleurer le troisième mouvement, mouvement évolutif, auquel Bergson a consacré un livre entier

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