Des thermes militaires dans les Pyrénées au XIXe siècle : l’exemple de Barèges
Abstract
Parmi les plus anciennes destinations thermales dans les Pyrénées, Barèges figure dès la fin du XVIIIe siècle sur la première liste officielle des stations procurant les meilleures ressources thérapeutiques hydrominérales pour les militaires. La réalité sur place est moins heureuse car le site encore embryonnaire et attaché de manière chaotique à la montagne ne dispose pas d’hôpital militaire, et les malades et les blessés de guerre sont traités dans l’établissement civil et logés chez l’habitant. Correspondant à l’apogée des villes d’eaux, la mise en place d’un hôpital thermal militaire s’organise au milieu du XIXe siècle en même temps que Barèges développe son urbanisme de station thermale. Au final, malgré l’impulsion décisive de Napoléon III, l’établissement ne dispose pas d’un équipement hydrothérapique propre, contrairement à Amélie ou à Bourbonne-les-Bains. Les raisons sont nombreuses parmi lesquelles l’empêchement par la vallée aveuglée par ses propres intérêts, qui a par ailleurs déjoué le développement d’initiatives privées, freinant ainsi l’industrie thermale. La place du militaire à Barèges est cependant particulièrement intéressante pour comprendre le rôle qu’il a joué dans la construction de la station.