Jean-Paul Engélibert. "Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d'apocalypse"
Résumé
Review of the essay "Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d'apocalypse" (2019) by Jean-Paul Engélibert, which details the way in which apocalypse stories have shifted, over time, from being written from a religious outlook to relying on physical and particularly environmental and climatic inspirations. It then shows the different ways in which the first modern apocalypse stories, in the 19th and early 20th centuries, served as forerunners to today's works devoted to climate change and other current issues. Finally, Engélibert's work strives to prove that by creating an imaginary space of post-apocalyptic tabula rasa (a kairos opposed to the chronos of normal pre-apocalyptic life), apocalypse fiction can help generate pragmatic and dynamic thinking on new conditions and the actions to be carried out from a new context, and therefore motivation rather than discouragement, or what Michel Deguy called "L'Énergie du désespoir" [The Energy of Despair] (1998). To that effect, Engélibert mainly studies Jean-Baptiste Cousin de Grainville's "Le Dernier homme" (1805), Mary Shelley's "Frankenstein" (1818), Émile Souvestre's "Le Monde tel qu'il sera" (1846), Didier de Chousy's "Ignis" (1883), Robert Merle's "Malevil" (1972), José Saramago's "Blindness" (1995), Antoine Volodine's "Minor Angels" (1999), Don DeLillo's "Cosmopolis" (2003), Cormac McCarthy's "The Road" (2006), Céline Minard's "Le Dernier monde" (2007), Davide Longo's "The Last Man Standing" (2010), Margaret Atwood's "MaddAddam" novel trilogy (2003, 2009, 2013), the films "On the Beach" (1959) by Stanley Kramer, "Melancholia" (2011 ) by Lars von Trier, "4:44 Last Day On Earth" (2012) by Abel Ferrara, and "Ghost in the Shell" (1995) by Mamoru Oshii, the short story “The Machine Stops” (1909) by E.M. Forster, the drama trilogy "The War Plays" (1985) by Edward Bond, and the first season (2014) of the television series "The Leftovers" (2014-2017) by Damon Lindelof and Tom Perrotta.
Recension de l'essai "Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d'apocalypse" (2019) de Jean-Paul Engélibert, qui détaille la façon dont les récits d'apocalypse sont passés, au fil du temps, d'une perspective religieuse à des inspirations physiques et notamment environnementales et climatiques. Il montre ensuite les différentes façons qu'avaient les premiers récits d'apocalypse modernes, au XIXème siècle et au début du XXème, de faire office de précurseurs des œuvres d'aujourd'hui consacrées au changement climatique et à d'autres problématiques actuelles. Enfin, l'ouvrage d'Engélibert s'efforce de prouver qu'en créant un espace imaginaire de table rase post-apocalyptique (un kairos opposé au chronos de la vie normale pré-apocalyptique), la fiction d'apocalypse peut générer une pensée pragmatique et dynamique sur les nouvelles conditions et les actions à mener à partir du nouveau contexte, et donc une motivation plutôt qu'un découragement, ou ce que Michel Deguy appelait "L'Énergie du désespoir" (1998). Pour ce faire, Engélibert étudie principalement "Le Dernier homme" (1805) de Jean-Baptiste Cousin de Grainville, "Frankenstein" (1818) de Mary Shelley, "Le Monde tel qu’il sera" (1846) d'Émile Souvestre, "Ignis" (1883) de Didier de Chousy, "Malevil" (1972) de Robert Merle, "L'Aveuglement" (1995) de José Saramago, "Des Anges mineurs" (1999) d'Antoine Volodine, "Cosmopolis" (2003) de Don DeLillo, "The Road" (2006) de Cormac McCarthy, "Le Dernier monde" (2007) de Céline Minard, "L'Homme vertical" (2010) de Davide Longo, la trilogie romanesque "MaddAddam" (2003, 2009, 2013) de Margaret Atwood, les films "On the Beach" (1959) de Stanley Kramer, "Melancholia" (2011) de Lars von Trier, "4:44 Last Day On Earth" (2012) d'Abel Ferrara, et "Ghost in the Shell" (1995) de Mamoru Oshii, la nouvelle “The Machine Stops” (1909) d'E.M. Forster, la trilogie dramatique "The War Plays" (1985) d'Edward Bond, et la première saison (2014) de la série télévisée "The Leftovers" (2014-2017) de Damon Lindelof and Tom Perrotta.